Les banques françaises sur

La sécurité du système financier mondial passe-t-elle par le renforcement des exigences de capital pour les banques, comme cela semble se dessiner à l'approche du G20 de Pittsburgh ? Face à cette question à plusieurs dizaines de milliards, les établissements français jugent le débat mal posé. Pour la Fédération bancaire française (FBF), la hausse des fonds propres, loin d'être une panacée, n'a de sens que si elle vise à couvrir des risques réels. Un coup de pied de l'âne aux États-Unis, qui appellent à l'adoption mondiale du « ratio d'effet de levier » pour évaluer la solvabilité des établissements. modèles perfectiblesEn effet, celui-ci ne tient pas compte du risque associé aux engagements des banques. Contrairement au ratio de fonds propres du système de Bâle II, en vigueur en Europe depuis 2008, mais qui ne sera adopté par les États-Unis qu'en 2011. « Considérer qu'un bon du Trésor allemand est aussi risqué qu'une créance LBO [liée à un rachat d'entreprise à crédit, Ndlr] n'a aucun sens », martelait, hier, Pierre de Lauzun, directeur général délégué de la FBF.Dans cette optique, les banques françaises jugent que le ratio d'effet de levier ne peut être qu'un indicateur « supplétif » par rapport au ratio Bâle II. Et encore, à condition d'être harmonisé pour tenir compte des différences comptables, qui peuvent faire varier le total de bilan d'un établissement du simple au double. En somme, pour les banques françaises, « l'important, c'est qu'on reconnaisse qu'un bon système de supervision doit mettre des fonds propres en face des risques », insistait, hier, Ariane Obolensky, directrice générale de la FBF. Tout en se félicitant que le communiqué du G20 Finances, la semaine dernière à Londres, « semble mettre l'accent sur les risques », celle-ci indique que les banques françaises resteront sur leurs gardes. Dans cette perspective, la FBF rejette la vision, notamment américaine, selon laquelle les acteurs « systémiques » doivent avoir plus de capital, estimant au contraire que seule l'analyse de leurs risques peut justifier une telle exigence.Reste à s'accorder sur l'estimation des risques. La FBF reconnaît ainsi que le ratio de Bâle II, qui s'appuie sur les modèles internes des banques pour évaluer les risques, reste perfectible, notamment sur les activités de marché et les actifs « hors bilan ». Mais elle appelle à traiter les problèmes à la source, notamment en mettant l'accent sur la compensation des produits dérivés ou sur la réforme des normes comptables.Sur ce dernier point, la FBF appelle Bruxelles à se doter des moyens d'écrire ses propres normes, ce qui lui donnerait les moyens d'influer sur la rédaction des normes internationales IFRS, en vigueur en Europe depuis 2005. Benjamin Jullie
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