Les ventes de mode en ligne s'emballent

Zara a cédé à la tentation. L'enseigne de mode du groupe Inditex, forte de 1.450 magasins dans le monde, vient de mettre en ligne son site de e-commerce dans six pays, dont la France. Naf-Naf en a fait autant. Tout comme Lacoste. Plus aucune marque de mode ne peut l'ignorer : les ventes d'habillement sur internet s'emballent. Elles ont bondi de 30 % sur un an, à fin juin, selon le panel de l'Institut Français de la mode (IFM) géré par GFK. « Au premier semestre 2010, nous avons assisté à une nouvelle envolée », observe Evelyne Chaballier, directrice des études à l'IFM. Le secteur a contribué à la croissance de 29 % qu'affiche le e-commerce français, selon les chiffres dévoilés jeudi par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance. Car l'achat d'habillement ou de chaussures derrière un écran ne cesse de recruter de nouveaux adeptes. « La vente en ligne représente 8,6 % des ventes d'habillement au premier semestre 2010, contre 5,2 % en 2009 », note Evelyne Chaballier. La commande par Internet a fait basculer les acteurs de la vente par correspondance (VPC) dans une nouvelle ère. « Entre 70 % et 80 % de notre chiffre d'affaires est réalisé en ligne », estime Jean-Michel Noir, PDG de Redcats, filiale de vente à distance de PPR. Et, le shopping depuis un téléphone mobile devrait accélérer encore cette mutation. « Environ 600.000 applications I-Phone pour Vente-Privée.com ont été téléchargées depuis son lancement en juin », indique Xavier Court, son porte-parole. Pour l'heure, l'emballement des ventes en ligne d'habillement a porté la part de marché de la vente à distance à environ 12 %, dans l'Hexagone, calcule Evelyne Chaballier. On est déjà donc loin des 10 % que détenaient les ténors de la VPC avant le boom du Web. « A terme, d'ici à 5 ans, la vente à distance devrait peser au moins 15 % à 20 % des ventes d'habillement en France », évalue cette dernière. magasins en péril ?Ce ne sera pas sans faire des dégâts. Car les Français restreignent toujours leurs dépenses d'habillement. Alors que le e-commerce fanfaronne, le marché de la mode recule, de 1,4 % depuis un an à fin juin 2010. Et le Web dicte sa loi à tous les Camaïeuml;eu, Kookaï et autres Printemps. A savoir : celle du petit prix. La mode féminine y est vendue à un prix de 11 % inférieur en moyenne au reste du marché. Et 55 % des ventes se font à un prix cassé sur le web, contre 32 % sur l'ensemble des circuits. Dès lors, comment résisteront les milliers de magasins qui, en ville et en centres commerciaux, vendent de la mode ? Juliette Garnie
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