Obama veut mettre fin aux avantages fiscaux des plus aisés

Traversant une passe politique délicate mais refusant de s'incliner, le président américain, Barack Obama, a prononcé, mercredi soir près de Cleveland (Ohio), un discours sur l'économie très virulent à l'encontre des républicains qualifiés de « fiscalement irresponsables ». Il a ainsi énergiquement officialisé sa position de ne pas prolonger les avantages fiscaux pour les américains les plus riches, accordés par son prédécesseur George Bush en 2001 et 2003 et qui doivent prendre fin en décembre. Une initiative qui vise les ménages gagnant 250.000 dollars et plus (196.850 euros) par an. Et pour lesquels les taux reviendront « à ce qu'ils étaient sous le président Clinton, » a-t-il précisé, période à laquelle, selon lui, le pays créait 22 millions d'emplois. « Ce n'est pas pour punir les plus aisés, a poursuivi Barack Obama, souvent qualifié par ses détracteurs de « socialiste », « mais parce que nous n'avons pas les moyens de dépenser 700 milliards de dollars pour maintenir des taux bas pour les millionnaires. »Nouveau plan de relanceDans ce discours aux accents populistes, le président a mis en cause nommément une dizaine de fois le chef des Républicains à la Chambre des représentants, John Boehner, l'accusant de proposer « la même philosophie que celle qui a mené au désastre : baisser les impôts des millionaires et déréguler plus en faveur des grandes firmes ».Le président a présenté son nouveau plan de relance de l'économie évalué à 350 milliards de dollars et s'articulant autour de trois axes. Il veut injecter, comme annoncé lundi, 50 milliards de dollars à la construction ou à la rénovation des infrastructures aux États-Unis, et réduire pendant deux ans de 200 milliards de dollars les impôts des entreprises. Celles-ci devraient pouvoir déduire entièrement de leurs impôts les charges inhérentes à leurs investissements, en particulier industriels, jusqu'à fin 2011. Enfin, parmi le train de mesures destinées à doper l'économie, le président américain a soumis à nouveau l'idée de reconduire le crédit d'impôt pour la recherche et le développement : un dispositif évalué à 100 milliards sur dix ans et dont le financement serait assuré par la suppression niches fiscales.Face aux craintes quant à une éventuelle reprise économique et aux attaques de plus en plus appuyées du camp républicain, Barack Obama n'a eu de cesse de montrer, dans un discours très politique, destiné à séduire les classes moyennes, qu'il veut reprendre la main sur le terrain de la croissance. Dans un contexte où près d'un américain sur dix est au chômage et où le scrutin du 2 novembre prochain s'annonce incertain, sa marge de manoeuvre est ténue.Sixtine Léon-Dufour, à New York
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