Opération déminage du PDG de Google en France

De passage à Paris pour 48 heures, Eric Schmidt, le PDG de Google, bien qu'il s'en défende, n'avait qu'un objectif : déminer une terre devenue hostile au moteur de recherche accusé d'abuser de sa position dominante dans la publicité, d'échapper aux taxes en France, et de piller la culture. Pour faire oublier ce passif, le patron du géant du Net a sorti l'artillerie lourde et les violons. Jeudi, Eric Schmidt a rencontré Nicolas Sarkozy, pour lui réserver la primeur de quatre annonces, avant de les officialiser devant les étudiants de Sciences po à Paris. Google a choisi Paris pour créer un centre de R&D, qui emploiera la première année une cinquantaine d'ingénieurs. Il a également décidé d'installer en France un institut culturel, chargé d'accélérer la numérisation des contenus en France et en Europe, « avec l'accord des propriétaires de droits », a-t-il assuré. L'institut devrait bénéficier d'un investissement compris entre 5 et 10 millions de dollars. Google prévoit aussi une augmentation des financements dans la recherche universitaire et un programme destiné à aider les petites et les moyennes entreprises. « J'ai reçu un grand soutien de M. Sarkozy », a soutenu le PDG, pour qui il ne s'agit absolument pas d'acheter la paix avec la France. « Nous respectons la loi »« Ce n'est pas un cadeau que nous faisons à Nicolas Sarkozy », a martelé Eric Schmidt. Les sujets qui fâchent n'ont pas été abordés au cours de l'entretien avec le chef de l'État. À commencer par la fameuse « taxe » Google. En janvier, le président de la République, qui s'offusquait que des entreprises - en l'occurence, Google - ne paient quasiment pas d'impôt en France, demandait à Christine Lagarde de lancer une expertise sur la publicité en ligne. L'Autorité de la concurrence doit rendre cet automne un avis sur le sujet. Pour Eric Schmidt, « c'est un problème entre l'Europe et la France. Google n'a pas d'opinion. Nous respectons la loi », a-t-il expliqué. La loi, et rien que la loi, tel est le credo de Google. C'est pour cette raison que le moteur a recommencé fin août, sans attendre un accord de la Cnil, à faire tourner en France les voitures de Google Street View, le service de cartographie basé sur des photographies de rues, et qui captait - par erreur, selon Google - les données des ordinateurs des particuliers. « Les Français adorent Street View. Et c'est légal de le faire », a insisté le PDG. Très offensif dans la télévision, le moteur de recherche n'a pas l'intention de payer les fournisseurs d'accès Internet pour compenser la croissance de la consommation en bande passante.
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