JPMorgan, Alcoa... le "bal des trimestriels" pourrait faire déchanter Wall Street

Le compte à rebours a commencé. C'est ce soir, juste après la fermeture de la Bourse de New York, qu'Alcoa donnera le coup d'envoi de la saison des publications de résultats trimestriels, aux Etats-Unis. Si les comptes du géant américain de l'aluminium sont surveillés comme le lait sur le feu par les analystes financiers et les gérants de portefeuilles, c'est parce qu'Alcoa, qui fournit aussi bien le secteur de l'aéronautique que celui de l'électronique grand public, est considéré comme un bon baromètre de l'industrie aux Etats-Unis.Un résultat à l'équilibre pour Alcoa ?Or les groupes industriels américains ont été nombreux à lancer des alertes sur leurs résultats, ces derniers mois, des transporteurs FedEx et UPS au groupe de construction Caterpillar, en passant par le fabricant d'ordinateurs HP. Tous ont invoqué la morosité de l'économie européenne, et, surtout, l'essoufflement de la croissance en Chine. Conséquence, les analystes interrogés par l'agence Reuters bornent leur espoir à des résultats à l'équilibre pour Alcoa, qui avait dégagé un bénéfice par action de 15 cents au troisième trimestre 2011.La fin de 11 trimestres de hausse des bénéficesLes analystes de FactSet, eux aussi, ont pris bonne note de ces «profit warnings». Eux qui, début juillet, tablaient encore sur une progression de près de 2% des résultats trimestriels des sociétés du S&P500 -l'indice des 500 premières capitalisations de la Bourse de New York- escomptent désormais une baisse de 2,7%. Si cette nouvelle prédiction s'avère exacte, elle mettra fin à onze trimestres consécutifs de hausse des bénéfices des groupes composant le S&P500. En d'autres termes, cette régression des bénéfices des entreprises américaines constituera une première depuis 2009, année marquée par la récession économique et par la crise financière.Le S&P 500 bondit de près de 16% depuis janvierUne inversion de tendance dont la Bourse ne semble pas avoir pris toute la mesure. Enthousiasmés par le nouveau programme de soutien à l'économie lancé mi-septembre par la Réserve fédérale américaine, les investisseurs achètent des actions à tours de bras, si bien que le S&P 500 affiche un bond de près de 16% depuis janvier, deux fois supérieur à l'évolution du CAC 40 français. Résultat, le S&P 500 se paie 13,9 fois les bénéfices estimés pour les douze prochains mois, contre un multiple de 10,5 seulement pour l'indice phare de la Bourse de Paris. C'est dire si les investisseurs risquent de prendre leurs bénéfices sur les actions américaines, en cas de très mauvaises surprises sur le front des résultats.Les banques pourraient faire exceptionUn secteur pourrait faire exception, selon FactSet. Celui des banques, qui devraient avoir clos le troisième trimestre sur une progression de 10% de leurs bénéfices, en moyenne, d'après le cabinet. Reste que cette hausse résulterait en grande partie des réductions de coûts auxquelles JPMorgan -qui publiera ses résultats dès vendredi- Goldman Sachs et autre Bank of America ont procédé. Sans oublier que le troisième trimestre 2011 avait été épouvantable pour les banques, crise de la zone euro oblige, ce qui constitue une base de comparaison favorable pour le troisième trimestre 2012. Mais, au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
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