à l'international, les banques de détail misent sur la croissance organique

développementAlors que la sortie de crise se profile à l'horizon, les banques européennes qui ont le mieux résisté sont déjà à la recherche de relais de croissance rentable. Face aux pressions réglementaires sur les activités risquées et à la maturité de leurs marchés de détail, beaucoup veulent accélérer leur développement dans les marchés émergents. La plupart ont commencé à s'internationaliser à la fin des années 1990, le plus souvent en profitant des privatisations pour acheter des parts de marché. Mais les prix ont augmenté à mesure que les opportunités se faisaient rares, et les banques n'ont pas toujours porté assez d'attention aux risques d'exécution en termes d'intégration, de management et de gestion des risques. Résultat, outre des coûts d'acquisition élevés, elles doivent souvent supporter des coûts de restructuration, comme la Société Généralecute; Générale avec sa filiale russe Rosbank, voire de recapitalisation, à l'image du Crédit Agricolegricole en Grèce, avec Emporiki.Dans ce contexte, « certaines banques reconsidèrent l'intérêt de créer des filiales ex nihilo, notamment dans le bassin méditerranéen, faiblement bancarisé, et où la richesse est très concentrée », explique Bruno Establet, associé au cabinet Selenium Consulting. « La crise doit ramener à plus de rationalité et faire évoluer la relation au temps : le fait, certes, de ne pas disposer immédiatement d'une taille critique peut dans certains cas être largement contrebalancé par la maîtrise de la marque, du rythme de développement du réseau, des services et des engagements, et le contrôle des risques au plus près ». Et le jeu en vaut la chandelle, puisque la zone d'expansion naturelle des banques européennes ? Europe de l'Est, Moyen-Orient et Afrique du Nord ? présente un potentiel de 70 millions de nouveaux clients à l'horizon 2018, selon les estimations de Selenium, qui a traduit en termes de bancarisation les prévisions de croissance de la richesse par habitant (voir graphique). En outre, la croissance organique est bien adaptée au nouveau paradigme du secteur bancaire, caractérisé par la rareté du capital.le cas de l'algérieMais la stratégie à long terme est tributaire de la bonne volonté du pays cible, comme BNP Paribas et Société Généralecute; Générale ont pu le constater en Algérie. Le développement de leurs filiales y est en effet freiné par les autorités, qui ont longtemps interdit aux entreprises publiques de travailler avec les banques privées, presque toutes étrangères. En fait, « pour que cette approche fonctionne, il faut une rencontre entre un pays prêt à ouvrir son secteur bancaire, pour accélérer son développement, et un groupe qui propose un vrai projet de bancarisation de masse », conclut Bruno Establet. Benjamin Jullie
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