L'or  : un placement

Quand la Bourse hésite, que les placements de trésorerie ne rapportent plus rien et que l'inflation pourrait d'ici peu repartir? un investissement anticrise par excellence s'impose : l'or. Un métal précieux qui a l'avantage d'offrir sécurité, liquidité et protection contre l'inflation, tout en assurant une diversification de vos avoirs. Attention tout de même : l'or que l'on redécouvre comme « valeur refuge » depuis la crise financière? ne rapporte rien.Mais face aux incertitudes de la sortie de crise et d'un dollar plombé par des déficits américains abyssaux, les investisseurs se sont rués vers l'or ces derniers jours. Du coup, le métal jaune vole de record en record : pour la troisième séance d'affilée, il vient d'afficher un plus-haut historique à 1.062,70 dollars l'once jeudi, contre un précédent record de 1.060 dollars en mars 2008.SpéculationCette récente flambée est alimentée par différents facteurs (lire page 2). En début de semaine, le quotidien britannique « The Independent » affirmait que les pays du Golfe envisageraient avec la Chine, la Russie, le Brésil et le Japon, de remplacer le dollar dans les échanges pétroliers par un panier de devises, incluant la future monnaie commune du Golfe, mais aussi l'or. Même si le Koweït et le Qatar se sont empressés de démentir ces informations, cela n'a pas freiné la spéculation. Car le débat sur la diversification des changes en dehors du dollar, la faiblesse du billet vert et les craintes de retour de l'inflation continueront de soutenir la « relique barbare » qui gagne environ 20 % depuis janvier. Alors que Deutsche Bank évoque 1.100 dollars à court terme, pour IG Markets, l'or pourrait d'ici peu grimper à 1.150 dollars. Jordan Kotick, chez Barclays Capital, avance lui aussi un objectif de 1.120 dollars pour les semaines à venir. À plus long terme, il évoque 1.500 dollars pour l'once. Quand Jim Rogers, investisseur milliardaire spécialisé dans les matières premières, parle de 2.000 dollars pour la prochaine décennie !Et c'est sous toutes ses formes que le métal jaune attire : en pièces ou en lingot, mais aussi via divers produits financiers aurifères, sous forme de « trackers », ces fonds répliquant l'évolution du métal précieux, ou bien sous forme de Sicav investissant dans des sociétés liées au métal jaune.Les particuliers préfèrent souvent l'or papier. Car la détention d'or physique est certes rassurante, mais peu pratique. En France, ce marché, naguère florissant, s'est réduit, la Bourse de Paris ayant cessé de coter l'or depuis l'été 2004. Internet pourrait toutefois changer la donne. Reste une fiscalité pénalisante : la vente de lingots et de pièces est assujettie à une taxe forfaitaire de 8 % du montant de la transaction. Bon à savoir, vous pouvez opter pour la fiscalité classique des plus-values à 28,1 % : un abattement de 10 % par année de détention s'applique à compter de la troisième année, vous bénéficierez donc d'une exonération totale au bout de douze ans. n
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