La riposte à la baisse du dollar s'organise

changesIl y a de la concertation internationale dans l'air. Si le groupe des Sept, qui se réunissait le week-end dernier à Istanbul dans les coulisses de l'assemblée du FMI, a semblé impuissant à enrayer la baisse du dollar, tant le G20 lui fait désormais de l'ombre, ses trois principaux protagonistes n'ont pas capitulé. Et l'offensive lancée il y a dix jours, à la hauteur de l'enjeu du rééquilibrage de l'économie mondiale, désormais indispensable à la sortie de crise, commence à porter ses fruits. Juste avant la réunion du G7, les pressions européennes s'étaient intensifiées pour interrompre la dérive du dollar. Il est tombé à son plus bas niveau depuis un an, ce qui est particulièrement éprouvant pour la monnaie unique des Seize, déjà affectée par la chute de la livre sterling et la mise sous tutelle du franc suisse. Le secrétaire au Trésor américain, Tim Geithner, était alors sorti de son mutisme, pour reprendre à son compte le credo du dollar fort dans l'intérêt des États-Unis. Depuis Istanbul, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), avait lancé que le rééquilibrage recherché n'impliquait en aucune manière une dépréciation du dollar par rapport à l'euro. volatilité excessiveTout s'est accéléré jeudi dernier. De la tribune de la BCE à Francfort, le même Trichet s'est élevé contre les effets néfastes de la volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de change. Qu'il choisisse le siège de la Banque centrale, lors de sa conférence de presse mensuelle, pour s'en émouvoir et estimer que l'engagement des États-Unis en faveur d'un dollar fort était très important, était chose suffisamment exceptionnelle pour laisser entrevoir les prémisses d'un engagement international pour calmer le jeu. La réponse ne s'est pas fait attendre. Dès vendredi matin, le ministre des Finances japonais est monté au créneau. Après les tâtonnements des débuts, Hirohisa Fujii a affirmé que les États-Unis avaient conscience des dangers que représentait la dérive de leur dollar. Un peu plus tôt, le patron de la Réserve fédérale américaine avait lui aussi apporté son écot à l'interruption de la chute du dollar. Ben Bernanke a déclaré que la Fed se tenait prête à relever ses taux dès que l'économie se serait améliorée.Ce triple assaut a permis à l'euro de retomber sous le seuil de 1,48 dollar, mais il ne faudrait pas qu'il s'arrête là, car les marchés se demandent déjà s'il ne s'agit pas simplement d'un grand coup de « bluff ». Si la pression internationale se relâchait, elle donnerait raison aux stratèges spécialisés sur les changes de l'enquête mensuelle de l'agence Reuters. Sur les 63 économistes interrogés, 23 pensent que l'euro dépassera le seuil de 1,50 dollar avant la fin de l'année 2009. Un mouvement qui pourrait être renforcé par les rapatriements d'actifs des banques européennes en vue d'un renforcement de leur bilan, vers la fin de l'année. n
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