L'Europe menacée d'une forte pénalité par Moscou dans le dossier du gaz

diplomatieL'Europe va-t-elle revivre un moment de tension avec la Russie ? Pour 2010, les clients européens de Gazprom ont commandé moins de volumes de gaz qu'ils ne se sont engagés à le faire dans les contrats à long terme, selon une source s'exprimant au nom du géant du gaz russe et citée par l'agence Interfax. Or, les consommateurs occidentaux de gaz russe, par ordre d'importance, l'Allemagne, l'Italie et la Turquie, sont contraints par des contrats à long terme de payer une « compensation » pour le gaz non acheté, somme qui est en réalité une avance sur des volumes de gaz livrés plus tard. Gazprom, détenu à hauteur de 50,04 % par l'État russe, assure ainsi ses arrières. statu quo sur les tarifsCette précaution est d'autant plus opportune que la crise provoque un effondrement de la demande. Et que cet effondrement est rendu plus important encore par la politique de Gazprom, qui a semble-t-il refusé de baisser les tarifs de son gaz, poussant les Européens à se tourner vers d'autres fournisseurs.Le plancher fixé dans les contrats entre les Européens et Gazprom pour 2010 s'élève à 160 milliards de m3. Un responsable du monopole gazier russe cité par le quotidien « Vedomosti » estime à 150 milliards de m3 le volume de gaz exporté vers l'Europe l'an prochain. Un manque à gagner de 10 milliards de m3 correspond à une somme de 2,4 milliards de dollars pour un prix moyen du gaz situé à 300 dollars les 1.000 m3, comme le prévoit Gazprom pour 2010.Mais Gazprom s'est montré inflexible sur l'application de cette clause en dépit des demandes répétées des Européens, même si la demande du Vieux Continent pour le gaz russe se stabilise depuis septembre après une forte chute depuis le début de l'année. Le vice-président de Gazprom, Alexander Medvedev, s'est inquiété du risque de rupture d'approvisionnement : « Nous ne pouvons pas garantir à 100 % que les problèmes de 2005 et de 2009 ne se reproduiront pas de nouveau », a-t-il dit en faisant référence aux coupures de gaz qui ont suivi le conflit avec l'Ukraine, lieu de transit de 80 % des volumes de gaz russes vers l'Europe. D'autant que le cours du gaz va remonter à moyen terme et amplifier les problèmes de l'Ukraine, qui peine à honorer ses factures de gaz. pour une Opep du gaz« Gazprom n'a pas intérêt à voir les cours exploser, notre intérêt est un prix équilibr頻, a indiqué Alexander Medvedev. Il s'est en outre fait le chantre d'une Opep du gaz. Préoccupé depuis longtemps par sa dépendance complète envers les clients européens, Gazprom jette désormais son dévolu sur d'autres marchés comme l'Asie, et même les États-Unis, en investissant lourdement dans le gaz naturel liquide. Alexander Medvedev a indiqué que son groupe espérait prendre 10 % du marché aux États-Unis d'ici à 2014. Et 20 % du marché du GNL d'ici à 2020. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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