La Turquie joue la carte du business pour promouvoir sa candidature

Union européenneÉviter les sujets politiques qui fâchent ? comme la candidature turque à l'Union européenne, et n'aborder que ce qui va bien : échanges commerciaux et investissements, et surtout, le potentiel qu'offre la Turquie dans ces domaines. Telle a été la stratégie adoptée par le président Abdullah Gül et son entourage, à l'occasion du lancement officiel de la Saison turque à Paris, hier. Alors qu'Ankara avait un temps espéré un raout d'envergure au Grand Palais, en présence de Nicolas Sarkozy, c'est en fait dans le cadre du Medef que se sont tenues les festivités. Appels du piedL'occasion, pour les Turcs, de passer certains messages aux entreprises françaises ? pour, ils l'espèrent, qu'elles les aident à faire un jour sauter le verrou psychologique du président Sarkozy concernant l'adhésion de leur pays à l'UE. Les appels du pied ont été nombreux : ainsi, pour lutter contre le réchauffement climatique, la Turquie aimerait se doter de centrales nucléaires. Sans que le nom d'Areva soit prononcé, l'offre était là? Les Turcs ont aussi mis en avant l'ampleur de leur marché et leur position géographique. La Turquie, 17e économie mondiale, dont la reprise économique devrait être forte, et dont les 70 millions de consommateurs peuvent quadrupler si l'on inclut leurs voisins dans la région. Des voisins que les Turcs connaissent bien, et qu'ils pourraient aussi séduire au nom d'entreprises françaises, grâce à des partenariats. Mais si les businessmen turcs mettent en avant le fait qu'ils ont une main-d'?uvre qualifiée et un fort potentiel d'innovation, notamment en raison de la jeunesse de leur population, ils n'oublient pas, au détour d'une phrase, de préciser que, pour venir faire des affaires en France, ils auraient besoin de passer les frontières sans encombre. Autrement dit, l'adhésion à l'Union européenne serait la bienvenue pour éviter les visas. Même chose pour l'accord douanier, toujours assorti de quotas qui brident les exportations turques. Là encore, une adhésion à l'UE serait plus adaptée. D'ailleurs, comme l'a souligné le vice-Premier ministre, Ali Babacan, « avec une adhésion, l'économie turque passerait du 17e rang mondial au 6e ». Lysiane J. Baudu
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