Kerbastic ou la vie de château écoloTout le monde connaît Louis de Broglie, le prince jardinier. Voici maintenant la princesse écologiste, Constance de Polignac. À Guidel, dans le Morbihan, elle a transformé une demeure familiale en maison d'hôtes de luxe. Si la démarche de rénovation et d'embellissement du bâtiment a déjà de quoi susciter l'admiration des amateurs de belles antiquités, c'est surtout la démarche environnementale de Constance de Polignac qui est à souligner.En effet, le domaine de Kerbastic a été refait en respectant scrupuleusement les normes de haute qualité environnementale (HQE), ce qui n'est pas toujours le plus facile dans un bâtiment classé à l'inventaire des monuments historiques. Quant aux futurs aménagements, ils respecteront eux aussi les dernières normes environnementales en la matière. Constance de Polignac entend bien sûr doter son domaine d'une piscine, mais celle-ci sera à filtration naturelle. Les pelouses du magnifique jardin, dessiné par le sylviculteur Jean-Claude Nicolas Forestier, ami de Claude Monet et des impressionnistes, ont été refaites sans la moindre utilisation de pesticides. Un jardin biologique va même être créé sur les plans de l'ancien potager. Et c'est bien là que se situe tout l'enjeu de la démarche de Constance de Polignac?: faire du domaine de Kerbastic un lieu de développement unique, respectueux de l'environnement, et permettre une certaine autarcie de ses habitants.ExpérimentationAvant d'en arriver là, la présidente de la fondation Polignac-Kerjean ? dont la devise est « art, nature et sant頻 ? a constaté que l'eau de ses puits était impropre à la consommation, que les 60 hectares de terres agricoles du domaine étaient chargés en engrais chimiques? Déterminée à inverser le cours des choses, Constance de Polignac s'est associée avec Pierre Rabhi, pionnier de l'agroécologie. Depuis cinquante ans, il promeut des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, tant en Afrique qu'en Europe. Celui qui a cosigné en 2006 un livre avec Nicolas Hulot, « Graines de possibles : regards croisés sur l'écologie », a jeté les bases du plan d'attaque pour le mieux-vivre écologique du domaine. L'idée n'est pas de faire de Kerbastic « une enclave idéale et luxueuse », mais bien « un lieu d'expérimentation et d'intérêt général ». En quelque sorte « le modèle en Bretagne d'un grand domaine pollué qui va devenir propre ».Béatrice Delamotte

latribune.fr

10 Oct 2009, 1:40

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