Le constructeur a fait sensation en dévoilant deux ans à l'a...

cite>Renault électrise sa gammeÇa y est?! Cette fois, c'est promis, juré, craché, la voiture électrique au coin de la rue, c'est pour demain. Renault l'affirme haut et fort en annonçant non pas un, mais quatre futurs modèles qui carbureront aux 220 volts dès 2011 et seront vendus aux prix d'une voiture « normale ». C'est là l'astuce. En dévoilant deux ans à l'avance une gamme complète zéro émission, alors que la concurrence reste vague sur ses intentions, Renault se positionne d'emblée comme le champion généraliste de l'électrique et espère décrocher le label du premier constructeur « vert ». Il faut dire que l'affiche est alléchante et le casting surprenant?: Twizy, Zoé, Fluence et Be Bop, quatre drôles d'engins qui souhaitent, ni plus ni moins, changer la mobilité urbaine, en offrant 150 km d'autonomie, sans pollution et dans un silence royal. Twizy, un quadricycle à deux places, veut détrôner votre bon vieux scooter ; Zoé la citadine espère ringardiser la Mini ; Fluence la berline souhaite réconcilier la famille et l'auto ; enfin, Be Bop l'utilitaire veut métamorphoser la vie de quartier en assurant des livraisons sans bruit. Quid du réseau électrique ?Le refrain a beau être connu, on a envie d'y croire et tant pis pour les grincheux qui prédisent que le réseau de bornes électriques ne sera jamais assez dense et que la faible autonomie alliée aux temps de charges sera toujours un obstacle, sans parler du coût rédhibitoire des batteries. Renault, avec une bonne dose de méthode Coué, a réponse à tout. La pression environnementale devrait accélérer la mise en place d'un maillage complet de bornes de recharge en ville. De plus, trois types de recharge sont prévus. Une classique de 8 heures, principalement la nuit dans votre parking, une rapide de 20 minutes sur des bornes spéciales pour récupérer 10 à 20 km d'autonomie (histoire de rentrer chez soi) et, carrément, un échange standard de batterie vide contre une pleine, le tout en moins de 3 minutes dans une station-service. Enfin, pour amortir le coût des batteries, vous les louerez avec un forfait annuel dont le montant ne devrait pas excéder celui d'un mobile. L'optimisme du constructeurTout semble donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, d'autant que les galops d'essais en ville du Be Bop électrique sont enthousiasmants. Confiant, Renault prévoit que 10 % du marché basculeront à l'électrique en 2020. Pourtant, certains experts, comme Rémi Cornubert chez Oliver Wyman, estiment que Renault est beaucoup trop optimiste et prévoient plutôt un marché à 3,5 % d'ici dix ans. Alors qui croire?? Seule certitude, le prix du pétrole et les aides fiscales sont les deux leviers qui peuvent accélérer le mouvement. Finalement, à ce stade, l'important est ailleurs. Le pari de Renault est de faire bouger les lignes en obligeant les pouvoirs publics à réagir, tout en créant le buzz auprès du grand public. Attention toutefois à ne pas décevoir. Face à une telle attente, un retour en arrière semble désormais impossible. Demain, la Renault des villes sera électrique ou ne sera pas.Renaud Roubaud
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