L'AIE sonne l'alarme sur le réchauffement climatique

C'est un véritable cri d'alarme que pousse l'Agence internationale de l'énergie (AIE) : si rien n'est fait, même en appliquant à la lettre l'accord de Copenhague, la température mondiale augmentera de 3,5 degrés à long terme. « De nombreux scientifiques avertissent que c'est un niveau qui n'est ni durable, ni acceptable », lance Nobuo Tanaku, son directeur général.Scénario noirPour son rapport annuel, l'AIE dresse un scénario noir pour le réchauffement climatique. Selon elle, les émissions de CO2 vont augmenter de 21 % d'ici 2035 (par rapport au niveau de 2008). L'intégralité de cette augmentation viendra des pays émergents, tandis que les émissions des pays de l'OCDE devraient se stabiliser d'ici 2015.La Chine, de par sa taille et sa croissance très rapide, a la plus grande part de responsabilité dans ce scénario. Avec la construction de nombreuses centrales électriques à charbon, elle serait responsable de 35 % des émissions mondiales de CO2 vers 2035, deux fois plus que les États-Unis.L'AIE relativise le rôle de la Chine. Par habitant, elle reste un pays relativement propre, avec par exemple 30 voitures pour 1.000 habitants, contre 500 en Europe et 700 aux États-Unis. De plus, la Chine investit fortement dans les énergies renouvelables, et est en train de devenir leader mondial dans plusieurs domaines, y compris dans les voitures électriques.Ce bémol mis à part, l'AIE appelle les gouvernements à réagir, rappelant que chaque année perdue coûte de plus en plus cher à l'économie mondiale. Pour limiter le réchauffement à 2 degrés, l'AIE calcule que cela va coûter à l'économie 18.000 milliards de dollars. Cela représentera 1,9 % du PIB mondial en 2035. Mais surtout, c'est 1.000 milliards de dollars de plus que les calculs de l'AIE l'an dernier. Autrement dit, l'échec de Copenhague a déjà fait flamber la facture, le rattrapage coûtant de plus en plus cher.Selon l'AIE, une solution est envisageable en se concentrant sur deux secteurs : la production d'électricité et le transport. L'agence appelle pour cela les gouvernements à soutenir plus fortement les énergies renouvelables. Les aides d'État actuelles, calculées pour la première fois, atteignent 57 milliards de dollars à travers le monde, et devraient doubler d'ici 2015 et quadrupler d'ici 2035. « C'est bien mais largement insuffisant », avertit Nobuo Tanaku. Il appelle à faire augmenter le prix du CO2, pour que produire de l'électricité polluante devienne comparativement de plus en plus cher.
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