Le FMI provoque une rechute du dollar et un nouveau pic de l'or

changesQuelle mouche a piqué le Fonds monétaire international ? L'espace du week-end dernier, le pompier de l'économie mondiale s'est transformé en pyromane. Alors que le dollar semblait disposé à se stabiliser un petit cran plus haut que le plancher de quinze mois atteint face à l'euro le 26 octobre à 1,5065 et à enrayer sa glissade face aux monnaies à hauts rendements, le FMI a jeté de l'huile sur le feu en décrétant que le billet vert était encore sur-évalué dans le contexte actuel de développement de nouveaux déséquilibres financiers. Si le dollar est « plus près de son niveau d'équilibre de moyen terme », il reste encore « plutôt fort », écrit le Fonds dans sa dernière étude. Du coup, les « ours » ? les baissiers ? ont repris du poil de la bête, assurés que les taux d'intérêt aux États-Unis allaient rester très bas pendant une période prolongée, pour reprendre les termes de la Fed, et que les ministres des Finances du G20, qui se réunissaient samedi à Saint Andrews, le berceau écossais du golf, n'étaient pas particulièrement préoccupés par la baisse de la monnaie américaine. Ils ont ainsi entraîné le dollar au-delà de 1,50 pour 1 euro, pour la première fois depuis deux semaines, et fait retomber son indice pondéré vis-à-vis des monnaies des six premiers partenaires commerciaux des États-Unis à son plus bas niveau depuis août 2008.l'or au firmamentL'organisation internationale a aussi donné aux spéculateurs un autre encouragement à se livrer à des pratiques risquées. Le FMI a estimé ? même si ce n'est plus un secret pour personne ? que le dollar était devenu la monnaie de financement privilégiée des stratégies de portage, le « carry trade », qui consiste à jouer sur les écarts de rendements, phénomène qui contribue aux « pressions haussières sur l'euro et sur certaines monnaies émergentes », écrit encore le Fonds. L'effet ne s'est pas fait attendre : lundi, le Libor 3 mois en dollars, principal vecteur des stratégies de portage, est tombé à un nouveau plancher historique, à 0,2725 %, le taux le plus faible du monde assortissant une monnaie. Le coût des emprunts en dollars dont ils investissent le produit en placements plus rémunérateurs n'ayant jamais été aussi faible, les spéculateurs s'en sont donné à c?ur joie. L'or, déjà stimulé par les perspectives d'achats des banques centrales émergentes, après l'acquisition de 200 tonnes du stock du FMI par l'Inde, en a été le principal bénéficiaire. Pour la première fois de l'histoire, l'once de métal jaune est montée à plus de 1.110 dollars, se propulsant jusqu'à 1.111,70 sur le Comex de New York, pour l'échéance la plus rapprochée.
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