Clamens est le premier groupe à recycler les boues de béton

Des étiquettes énergies sur les composants du béton comme sur les réfrigérateurs ou les voitures ? C'est ce que propose Clamens. Né en 1953, ce groupe de 250 personnes, implanté en Seine-et-Marne, réalise un chiffre d'affaires de 35 millions d'euros, notamment dans le traitement et le recyclage de matériaux. Il est à ce jour le seul au monde à fournir des matériaux 100 % décarbonés. A l'entrée en vigueur du Grenelle 2, qui prévoit l'affichage carbone de tous les produits de consommation et matériaux, et la réalisation de bilans carbones pour les chantiers, le groupe français grâce à ses fiches énergétiques aura une longueur d'avance. « A terme, nos clients pourront aussi choisir leurs matériaux selon leur teneur en carbone », prédit le responsable environnement de Clamens, Amaury Cudeville.En 1987 déjà, le groupe avait été un pionnier du béton concassé substitué au calcaire broyé, utilisable notamment pour des travaux de voirie. Les premières tentatives de recyclage des boues de béton issues du nettoyage des centrales à béton remontent à 2006. Opérationnelle depuis juin dernier, la technique consiste à laver ces boues à grande eau - mais en circuit fermé - pour en extraire les composants, sable et gravillons. Le CO2 injecté dans le circuit pour réduire l'alcalinité de cette eau très corrosive permet à Clamens d'afficher un bilan carbone neutre. Certains de ses clients comme Aéroports de Parise Paris ou la Ville Nouvelle de Marne-la-Vallée sont très sensibles à ces arguments.Avant même de devoir afficher celui de leurs chantiers, les professionnels franciliens du BTP y trouvent leur compte. En recyclant leurs boues de béton, ils échappent au paiement de taxes imposées par l'Agence de l'Eau et peuvent se réapprovisionner en sable et gravillons à bon prix, grâce à la proximité géographique. En outre, Clamens associe au recyclage stricto sensu une prestation de service, en venant récupérer les boues directement sur site dans une flotte spécifiquement adaptée et qui roule surtout de nuit, évitant aux cimentiers de perdre des jours de production.Mais ce service demeure réservé aux franciliens. Seul le tonnage d'Ile-de-France est suffisant pour amortir l'investissement de l'installation, qui a coûté entre 4 et 5 millions d'euros. Clamens y capte 80 % du gisement, soit 180.000 tonnes en 2010, le solde étant récupéré dans des filières de recyclage interne. « Même les centrales à béton mobiles des nombreux chantiers HQE sont conçues pour qu'on puisse y récupérer les boues », se réjouit Amaury Cudeville. D.P.
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