Les indices européens à la traîne de leurs homologues américains

Le CAC 40 a beau être repassé mardi en territoire positif depuis le début de l'année, (voir ci-dessous) un constat s'impose. L'écart de performance s'est creusé cette année entre les indices européens et américains à la faveur de ces derniers. Exception faite du Dax et du Footsie qui s'apprécient respectivement de près de 14 % et de 8,5 %, les marchés européens accusent un retard certain face au Dow Jones et au S&P 500 qui s'apprécient en moyenne de 9 %.Les éléments d'explication ne manquent pas et ont tous une seule et même origine : la crise grecque qui a frappé au printemps dernier les pays de la zone euro. Au-delà de la chute même des indices, ce sont les mesures prises pour remédier au problème de la dette qui ont définitivement poussé les investisseurs à un arbitrage en faveur des valeurs américaines plutôt qu'européennes. Depuis, « l'Europe se dirige vers plus d'austérité alors qu'aux États-Unis il y a au pire un statu-quo, au mieux, comme nous venons de le voir, une prolongation de la politique accomodante », explique Claire Chaves d'Oliveira, gérante actions chez Groupama AM.La chute de l'euroSi dans le sillage de la crise grecque, la chute de l'euro à un plus bas annuel de 1,1877 face au dollar le 7 juin, a pu profiter aux sociétés exportatrices européennes comme le démontre la belle performance du DAX, le phénomène a fait long feu. Car la faiblesse continue du billet vert a, au final, joué tout au long de l'année en faveur de la compétitivité des entreprises américaines et au détriment de leurs homologues européennes. Enfin, la crise grecque a eu d'importantes conséquences sur le secteur bancaire européen. « Les banques en Europe ne s'en sont toujours pas remises d'un point de vue boursier alors même qu'elles ont un poids prépondérant dans les indices. A contrario, les banques américaines n'ont pas souffert des mêmes maux », souligne Claire Chaves d'Oliveira.Mais alors que le Dow Jones et le S&P 500 ont retrouvé leur niveau pré-Lehman, les indices européens peuvent-ils combler une partie de leur retard, notamment à la faveur de la deuxième phase d'assouplissement monétaire ? « Les mesures d'assouplissement de la Fed auront un impact sur toutes les classes d'actifs risqués mais favoriseront davantage les actions émergentes et américaines qu'européennes », estime la gérante actions chez Groupama AM. D'autant qu'au final, l'écart de valorisation n'est pas criant. Alors que le S&P 500 et le Stoxx 600 se paient aujourd'hui respectivement 12,5 et 10,7 fois les résultats attendus en 2011, c'est à peu de chose près l'écart qui sépare les moyennes historiques des deux indices sur dix ans.
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