L'informatique française crée de nouveau des emplois

L'exception française ne vaut pas seulement pour la culture mais peut-être aussi pour l'informatique. Alors que les géants américains se montrent prudents et que le cabinet Gartner a abaissé cette automne sa prévision de dépenses informatiques dans le monde pour 2010, le Syntec fait preuve d'optimisme. Le syndicat des sociétés de services informatiques (SSII) et des éditeurs français de logiciels a indiqué mardi tabler sur une croissance de 3 % du marché, pour 2011. « Il s'agira d'une progression très significative », a insisté Éric Tirlemont, co-président de la Commission Marchés-Tendances du Syntec. Ce dernier estime à 1 % le rebond du marché français en 2010, ce qui fait de la France le deuxième meilleur élève de l'Europe, derrière l'Allemagne (+ 1,5 %) et devant le Royaume-Uni (étal). Les SSII et les éditeurs français commencent donc à tirer un trait sur l'annus horribilis 2009, au cours de laquelle le marché avait chuté de 4 % après quatre années consécutives d'une croissance supérieure à 5 %. Très dépendant de la conjoncture économique, le secteur de l'informatique bénéficiera d'une hausse de 2 % du produit intérieur brut l'an prochain, selon la prévision du gouvernement. Et plus particulièrement d'une reprise des investissements informatiques des groupes de télécoms et des banques, explique Éric Tirlemont.3.000 à 5.000 postes en 2010 Cette reprise se faisant déjà sentir le secteur de l'informatique en France devrait renouer avec des créations nettes d'emplois dès cette année, affirme Philippe Tavernier, président de la Commission Emploi du Syntec. Qui table sur 3.000 à 5.000 créations nettes d'emplois en 2010. Un chiffre certes très éloigné des 25.000 créations de 2008, mais, en 2009, le secteur avait détruit 5.000 emplois d'après le Syntec (8.000 selon le Munci, l'association professionnelle des informaticiens). Pour autant, l'avenir n'est pas tout rose pour les adhérents du Syntec, qui sont essentiellement des PME. Guy Mamou-Mani, président du Syntec, fustige ainsi des initiatives gouvernementales comme le projet de réforme du statut de jeune entreprise innovante (« La Tribune » du 9 novembre), projet qui risque de fragiliser considérablement les start-up françaises. Dont un grand nombre passent rapidement dans le giron de groupes étrangers, faute d'avoir les moyens de se développer en France, à l'image de l'éditeur Abaxia croqué en juin par le taïwanais HTC. « Il faut que les pouvoirs publics comprennent que notre secteur est une industrie à part entière », s'agace Guy Mamou-Mani. Bien décidé à mener des actions de lobbying afin que « des démarches à l'encontre du bon-sens, comme la pseudo-suppression de la taxe professionnelle, ne se répètent pas. »
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