La consolidation s'accélère dans l'assurance

Le poids des mutuelles dans le secteur de l'assurance français est considérable, sans équivalent en Europe. Elles s'adjugent 68 % du marché de l'assurance dommages de particuliers (auto, habitation principalement) et 54 % de l'assurance dommages des professionnels et des entreprises. En assurances complémentaires santé, elles détiennent également près de 60 % du marché. Et encore, ce chiffre n'intègre-t-il pas les institutions de prévoyance, ces organismes paritaires qui couvrent un grand nombre de contrats collectifs santé et prévoyance des salariés d'entreprises. En assurance-vie, en revanche, le marché reste dominé par les filiales des banques et par les assureurs traditionnels.préserver leur modèleJusqu'à une période récente, l'univers mutualiste et de l'économie sociale était marqué par l'éparpillement. Mais de grands groupes ont commencé à émerger, à l'issue de fusions entre mutuelles santé (Harmonie par exemple) ou entre groupes paritaires de protection sociale (notamment Malakoff Médéric). Au sein des mutuelles d'assurance, la société de groupe d'assurance mutuelle (Sgam) Covéa réunissant la Maaf, MMA puis GMF, a créé un géant avec 18,3 % du marché des dommages de particuliers. Un poids équivalent à celui de Sferen (lire ci-dessus), à travers lequel Macif, Maif et Matmut cumulent 18,6 % de ce même marché. « Mais l'addition des parts de marché ne se justifie que s'il y a de réelles synergies industrielles », nuance Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet de conseil en stratégie Facts & Figures, soulignant qu'une « Sgam est un organe à géométrie variable qui peut être très structurant, ou au contraire très léger ». À ce stade, difficile de savoir dans quelle catégorie tombera Sferen. Son PDG, Roger Belot, affirme en effet que les mutuelles membres resteront totalement concurrentes tout en annonçant la mise en commun de moyens. La naissance de Sferen illustre en tout cas la volonté des mutualistes d'unir leurs forces pour préserver leur modèle face à des contraintes réglementaires de plus en plus complexes et à la nécessité de réduire les coûts pour dégager une rentabilité suffisante et autofinancer leur développement. « Il y aurait la place pour trois grandes Sgam servant de pôles d'attraction pour les mutualistes », estime le secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (Gema). un exempleDe fait, peu de mariages ont à ce jour transcendé les frontières des familles historiques de l'assurance, à l'exception notable de celui entre le groupe paritaire AG2R et la mutuelle La Mondiale en 2008. Ces types de rapprochements pourraient se multiplier dans l'avenir. C'est ce que souhaitent les fondateurs de Sferen. Séverine Sollie
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