Les alertes des agences de notation font trébucher l'euro

L'aversion au risque remonte à grande vitesse. Et le dollar avec elle. Le billet vert s'est propulsé mercredi à son meilleur cours depuis un mois face à l'euro, se hissant jusqu'à 1,4670. Tout a commencé vendredi dernier, avec la publication du rapport sur l'emploi américain en novembre, qui a déjoué la perspective tant redoutée de reprise sans emplois. Il a alimenté des anticipations d'un durcissement plus précoce que prévu antérieurement des conditions de crédit, qui sont restées enracinées bien que le patron de la Fed, Ben Bernanke, se soit chargé dès lundi de tenter de les désamorcer en annonçant une nouvelle fois « des taux bas pour une période de temps prolongée ». Les agences de notation ont fait le reste. En plaçant la note souveraine de la Grèce sous surveillance négative pour Standard & Poor's et en la rétrogradant de A? à BBB+ pour Fitch, en dégradant de stable à négative la perspective du Portugal et de l'Espagne pour le même S&P et en discriminant les rares triples A des pays résistants et moins solides, dont la Grande-Bretagne et les États-Unis, pour Moody's, les agences ont jeté la suspicion sur l'euro. Et redoré le blason du dollar. Pour preuve?: le Trésor américain a écoulé 29 milliards de dollars de bons à 28 jours au taux de? 0 %. Même avec un rendement nul, ce papier libellé en dollars a provoqué un engouement tel que la demande a été cinq fois supérieure à l'offreLe débat est désormais ouvert?: s'agit-il d'un nouveau tournant dans l'histoire du couple euro-dollar ou d'une simple péripétie, le billet vert, assorti de taux zéro, étant condamné à redevenir la monnaie de portage par excellence dès que les esprits auront cessé de s'échauffer?? Le problème du Portugal, de l'Italie, de la Grèce et de l'Espagne, déjà affublés du sobriquet de « Pigs », constitue à l'évidence un événement très négatif pour l'euro. Il vient rappeler qu'acheter l'euro n'équivaut pas à acheter l'Allemagne, constate la Royal Bank of Scotland, et que la zone euro n'est qu'un agrégat de nations souveraines, dont les économies ne sont pas synchrones et qui n'ont en commun que la monnaie qu'elles partagent. Tous les opérateurs le savaient depuis la naissance de l'euro en 1999, mais les divergences économiques entre les différents pays qui composent la zone euro les rebutent davantage aujourd'hui qu'hier?: ces écarts de conjoncture, qui compliquent singulièrement la tâche de la BCE, leur sautent désormais aux yeux. Les sceptiques font néanmoins remarquer que le retournement de tendance sur le dollar ne sera assuré que lorsque le moment sera proche d'une inflexion du cycle monétaire de la Fed. Sauf si les agences de notation venaient à mettre le dernier « Pigs », qui n'est autre que l'Italie, dans leur ligne de mire. ns'agit-il d'un nouveau tournant dans l'histoire du couple euro-dollar ou d'une simple péripétie??
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