La liquidité à disposition des banques tend à se réduire

Les banques ont surmonté la crise, mais elles ne l'ont pas fait seules. Leur rentabilité retrouvée doit beaucoup aux milliards d'euros de liquidités mis à leur disposition par les banques centrales. Depuis fin 2008, une banque peut reconstituer ses marges, en empruntant des liquidités pour 1 an à 1 % auprès de la Banque centrale européenne (BCE) et en achetant des emprunts d'État. Les banques de la zone euro ne s'en sont pas privées.Seul problème?: pour obtenir ces liquidités, elles apportent des titres, le plus souvent des emprunts d'État, en collatéral (c'est-à-dire en garantie). Or, la qualité de la dette des États de la zone euro se dégrade. En 2011, la BCE n'acceptera plus que les titres notés au minimum A? (pendant la crise, le seuil a été abaissé à BBB?). Il suffit donc que Standard & Poor's et Moody's suivent Fitch ? cette dernière a dégradé la note de la Grèce à BBB+ mardi ? pour que les banques se retrouvent dans l'incapacité de mobiliser les emprunts d'État helléniques pour obtenir de la liquidité.Cette éventualité est encore lointaine. La BCE se base sur la meilleure des notes des agences et la Grèce est encore notée A1 par Moody's. Quant au Portugal et à l'Espagne, ils sont toujours notés respectivement A+ et AA+, même si Standard & Poor's a abaissé sa perspective à « négative » pour ces deux pays. En outre, les banques les plus concernées seraient les banques grecques. Contraintes dans la distribution de crédit par la faiblesse de leur marché national, elles ont en effet largement restauré leurs marges en empruntant auprès de la BCE et en achetant des emprunts d'État grecs? lesquels étaient par la suite utilisables comme collatéral auprès de la BCE.Néanmoins, l'environnement est en train de changer. La BCE est en train de passer en mode « sortie de crise ». Les opérations de refinancement exceptionnelles à 6 mois et 1 an à taux fixe pour un montant illimité prendront bientôt fin. Pour Gilles Moëc, économiste chez Deutsche Bank, il est cependant trop tôt pour s'inquiéter?: « La quantité de liquidités mise à la disposition des banques ne sera pas vraiment mise en cause avant, au plus tôt, le troisième trimestre 2010. » Sophie Rolland
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