La PME ardéchoise située à Annonay a réussi à mettre fin, en septembre dernier, à la procédure et au plan de sauvegarde auxquels elle avait dû souscrire en juillet 2007. « Nous venons de régler nos dettes et d'augmenter nos fonds propres de 3,9 millions d'euros. Nous sommes remis sur les rails pour un développement futur », se félicite Marc Miribel, président de MP Hygiène, dont il détient 90 % du capital, le reste revenant à son frère. Depuis 2008, l'entreprise a procédé à de profondes restructurations. Elle fabrique sur deux sites (Annonay et Saint-Rambert-d'Albon, dans la Drôme) et commercialise des produits d'hygiène professionnelle, soit 15.000 tonnes par an de produits d'essuyage en papier et non tissé, avec leurs dispositifs de distribution, de protections à usage unique et savons.MP Hygiène s'est en effet affirmé comme transformateur de papier destiné à l'usage collectif et à l'industrie. La société a conforté ses positions chez de grands clients en améliorant la qualité de sa production et en misant sur la technique DESL qui consiste à coller deux feuilles de papier gaufré pour le rendre plus résistant et absorbant. Elle est également un des rares indépendants français face aux trois majors du secteur (Georgia Pacific, Kimberly Clark et SCA) à proposer sous sa propre marque ou sous marque de distributeur les coques et mécanismes spécialisés de distribution de ses papiers d'essuyage. En outre, l'entreprise a su saisir les opportunités nées de la crise. « Fin 2008, alors que le prix du papier diminuait, les grands groupes ont augmenté leurs tarifs? Du coup, certains de leurs clients ont basculé vers nous, relève Marc Miribel. Notre entreprise est plus flexible et moins chère, nous travaillons sur des circuits courts. »Ces nouveaux clients sont venus s'ajouter à « l'effet grippe A », avec un pic de consommation de savons et de gel hydro-alcoolique que la PME a commencé à produire l'année dernière, qui ont contribué à l'augmentation du chiffre d'affaires de MP Hygiène, qui a atteint les 37 millions d'euros en 2009, soit une croissance de 50 % en un an. sept jours sur septEn dépit des incertitudes sur le marché, la direction a élaboré un business plan prévoyant un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros d'ici trois ans. L'entreprise, qui emploie 80 personnes travaillant sur des lignes automatisées qui fonctionnent actuellement sept jours sur sept, a décidé ainsi d'investir à nouveau. Trois millions d'euros seront injectés en 2010 pour augmenter la capacité de production de 8.000 tonnes de papiers d'essuyage. « Nous voulons séduire les ménagères avec nos essuie-tout ?deux plis collés? plus compacts. Je parie que ces produits ? qui ne représentent encore que 5 % du marché grand public ? vont se développer. Nous allons faire mieux que les grands dans ce secteur », affirme Marc Miribel.La PME qu'il a reprise en 1997 paraît effectivement avoir une marge de progrès d'autant plus importante que le papier, matière volumineuse, dégage une faible marge? L'activité se délocalise mal. MP Hygiène semble aussi apte à s'adapter rapidement. Après avoir produit 200 tonnes de gel hydro-alcoolique par mois durant une partie de 2009, cette activité est devenue quasi nulle en décembre. Mais « le potentiel de production est bien l࠻. Si Marc Miribel demeure prudent sur ses prévisions, il se montre confiant en l'avenir ; il espère qu'à moyen terme sa société ne sera plus seulement un transformateur de papier, mais qu'elle achètera de la pâte afin de fabriquer elle-même de grosses bobines, comme les papetiers.

latribune.fr

10 Jan 2010, 23:46

Partager :