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Stupeur? Les labels producteurs de musique indépendants regroupés au sein de l'Upfi ne s'attendaient pas à l'une des propositions de la mission Zelnik que le président de la République a faite sienne. Celle qui consiste à demander aux producteurs et aux artistes-interprètes d'opter dans un délai d'un an, sous peine d'adoption d'une loi, pour un régime de gestion collective de leurs droits, dans leur relation avec les plates-formes de téléchargement de titres (comme iTunes d'Apple, Virgin.com, Fnac.com?) ou d'écoute en continu (comme Deezer). C'est-à-dire qu'au lieu de négocier, comme aujourd'hui, le reversement des revenus avec chaque producteur ? qui rémunère ensuite les interprètes ?, la plate-forme s'adresserait à une des sociétés de gestion collective. Cette dernière collecterait les droits selon un barème qu'elle aurait négocié, comme cela se passe déjà pour les auteurs-compositeurs, pour qui la Sacem collecte 8 % du prix hors taxes du titre vendu en ligne. Believe Digital, label qui distribue exclusivement sa musique en ligne, dénonce dans nos colonnes ce « kolkhoze musical » (lire page 13), par ailleurs « usine à gaz technique à mettre en place », selon son PDG, Denis Ladegaillerie.faiblesse des revenus en ligneCette mesure vise en fait les quatre majors (Universal, EMI, Sony, Warner). Pour la mission Zelnik, l'offre légale de musique en ligne ne réussit pas à décoller en France, parce que l'accès aux catalogues implique de négocier de nombreux accords. Mais surtout parce que les majors ont imposé dans leurs négociations avec les éditeurs de services en ligne des termes de partage défavorables. Elles exigent avances et minimum garantis avant de confier leurs catalogues aux jeunes plates-formes en ligne. Qui, du coup, brûlent leurs fonds propres sans parvenir à devenir rentable. Une pratique dénoncée par les producteurs indépendants, qui n'obtiennent pas les mêmes conditions, et par les artistes-interprètes, qui ne sont pas rémunérés sur ces avances. Le Snep, représentant les majors, ne veut pas polémiquer publiquement, préférant croire à une erreur de diagnostic, le premier problème étant la faiblesse des revenus en ligne, avant celui de leur partage.Pour Jérôme Roger, de l'Union des producteurs indépendants, la mesure proposée par la commission (qui écrit qu'elle sera favorable aux indépendants) « est disproportionnée par rapport aux critiques formulées ». Car, une fois leurs droits confiés à la gestion collective, les producteurs craignent de perdre toute maîtrise sur la commercialisation en ligne des titres et artistes qu'ils auront développés.
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