La compétence financière au service du cinéma

Laurent Vallet n'a pas gardé le micro longtemps, ce soir de décembre lors de la remise du 6e prix Ifcic de la jeune société de production indépendante. Il l'a vite passé au comédien Mathieu Amalric et aux producteurs de la société 2.4.7 Films, lauréate du prix, qui a produit le long-métrage d'animation « Persepolis », de Marjane Satrapi.Ancien de la direction du Trésor ? il était à l'école avec les enfants de Jean-Claude Trichet, ancien directeur du Trésor, aujourd'hui patron de la BCE, « une rencontre importante, une référence forte de mon enfance » ? Laurent Vallet, 40 ans, est directeur général de l'Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles depuis 2002. Il est le seul dirigeant, depuis la création de l'établissement en 1983, à avoir vu son mandat renouvelé à deux reprises, en 2004 et en 2007. L'Ifcic garantit les crédits bancaires octroyés aux producteurs d'?uvres cinématographiques ou audiovisuelles, aux industries techniques et aux exploitants de salles, ainsi qu'aux entreprises exerçant dans le domaine culturel. En 2009, l'établissement a garanti 650 millions d'euros de prêts, soit 15 % de plus que l'année précédente. Entre 90 et 120 films sont garantis chaque année. « L'Ifcic est un mini-Oséo dédié à un secteur où chaque dossier est du cousu main. On est dans le financement de projet », explique Laurent Vallet. « ami » de françois pérol« J'ai toujours passé beaucoup de temps au cinéma. Même quand j'étais à HEC et à l'ENA. C'était plus qu'un loisir », souligne-t-il. Il a pourtant passé « quatre années merveilleuses » au Trésor, de 1995 à 1999. D'abord secrétaire général adjoint du Club de Paris, présidé par Christian Noyer, Laurent Vallet a ensuite été adjoint au chef du bureau des marchés financiers, un certain François Pérol, aujourd'hui à la tête du groupe BPCE, qui ne tarit pas d'éloges sur ce « vrai ami, passionné, drôle ». Ils travaillent alors sur les privatisations. « Laurent est quelqu'un d'extrêmement précis, engagé, fiable, très dou頻, souligne François Pérol. En 1999, le directeur du Trésor, Jean Lemierre, lui propose de faire sa mobilité au FMI. Mais Laurent Vallet « voulait faire autre chose ». Marc Teyssier, ancien directeur général du CNC, qui venait d'être nommé président de France Télévisions, lui propose le poste d'adjoint au directeur financier du groupe. « Ce fut l'occasion d'ouvrir très grands mes yeux et mes oreilles. J'ai pas mal traîné mes guêtres à France 2 et France 3 Cinéma. » En 2001, il devient conseiller technique culture, communication et audiovisuel au cabinet de Laurent Fabius, ministre de l'Économie et des Finances. Il prépare le dernier budget de Fabius.« J'ai quitté les rails et tordu mon destin tout seul », dit cet amateur de photo contemporaine et de dessin. C'est aussi un chasseur qui adore se promener dans la grande forêt mayennaise où il a ses racines. Si vous rencontrez sur le trottoir parisien un jeune braque de Weimar batifolant dans tous les sens et répondant au nom d'Eliott, c'est que Laurent Vallet n'est pas loin. Il aura abandonné pour quelques instants son élevage d'escargots de course? Il plaisante, bien sûr ! nLaurent Vallet, directeur général de l'Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles.
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