Pourquoi Washington ne veut pas d'un référendum britannique sur l'Union européenne

Londres hors de l\'Union européenne? Pour l\'administration Obama, il n\'en est pas question. Par la voix du secrétaire américain chargé des Affaires européennes, Philip Gordon, le gouvernement américain s\'est inquiété d\'une possible sortie de l\'Union européenne de la Grande-Bretagne, son partenaire privilégié sur le \"Vieux Continent\". \"Nos liens se resserrent avec l\'Union européenne en tant qu\'institution. Or, celle-ci a une voix qui porte de plus en plus dans le monde, et nous voulons que la Grande-Bretagne ait une voix forte dans cette Union européenne\", a expliqué Philip Gordon lors d\'un discours tenu mercredi 9 janvier à l\'ambassade des Etats-Unis à Londres.Cameron fait de l\'UE l\'enjeu de sa réelectionOr, depuis plusieurs mois, David Cameron affiche de plus en plus ouvertement ses velléités de proposer un référendum sur l\'Union européenne aux sujets britanniques. Mais pas pour \"sortir\" de l\'UE, plutôt pour renégocier ses relations avec elle. \"Quitter (l\'UE) ne serait pas dans l\'intérêt de notre pays. Mais le fait est que les Britanniques ne sont pas satisfaits de ce qu\'ils ont, et moi non plus\", indiquait-il en juillet 2012 dans un entretien au Sunday Telegraph. Plus récemment, début janvier, il a déclaré son intention de rester à la tête du gouvernement britannique jusqu\'en 2020 et a fait de l\'UE l\'un des enjeux principaux de son éventuelle réélection en 2015. Son objectif : que Londres récupère des pouvoirs notamment sur la réglementation du travail. Il doit d\'ailleurs prononcer un discours mi-janvier à ce sujet.Un référendum qui attrendraEn Grande-Bretagne, un éventuel référendum devrait donc attendre 2015 voire 2017 ou 2018 s\'il s\'inscrit en marge de renégociation beaucoup plus large des traités européens. Herman van Rompuy, le président du conseil européen, a indiqué mercredi 9 janvier qu\'il faudrait attendre au moins deux ans pour qu\'une telle discussion sur les traités ait lieu. Même si l\'échéance n\'est visiblement pas si rapprochée, c\'est le débat autour de cette question et les conséquences qui en découlent qui semblent inquiéter l\'administration Obama. \"Les référendums ont souvent contribué à ce que les pays se renferment sur eux-mêmes\", a commenté le secrétaire américain aux Affaires européennes mercredi. Il ajoutait, à propos des relations entre Etats membres que \"plus l\'Union européenne se concentre ses débats internes, moins elle parvient à s\'unir\".Cameron entre eurosceptiques et patrons europhilesL\'idée d\'un tel référendum résonne avec les opinions eurosceptiques partagées par une partie de la population britannique. Le dernier sondage en date, publié le 26 janvier, indiquait que 51% des sondés souhaitaient qu\'un referendum soit organisé.Toutefois ce projet rencontre aussi des résistances au sein même du pays. Ainsi, dans une tribune publiée dans le Financial Times, publiée le 8 janvier, des patrons britanniques, notamment le fondateur de Virgin, Richard Branson, ont écrit à David Cameron. Leur vœu ? Que la Grande-Bretagne reste au sein de l\'UE et même qu\'elle y prenne un rôle de leader. Fin 2012, ils avaient déjà appelé l\'occupant du 10, Downing Street à assouplir son discours dans le cadre des discussions sur budget européen, au cours desquelles il s\'était fermement opposé à une hausse de l\'enveloppe européenne en générale, et de celle apportée par le Royaume-Uni en particulier. Les discussions sur le budget, qui n\'avaient pas abouti en novembre, doivent d\'ailleurs reprendre dans les prochaines semaines.Berlin dit \"non\" au chantagePatrons britanniques et administration américaine ne sont pas les seuls à mettre en garde David Cameron. Fin décembre, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a lui aussi exprimé son vœu que le Royaume-Uni reste dans l\'UE. Il déconseillait surtout au pays d\'utiliser ce référendum comme un \"chantage\" en vue de recouvrer certains pouvoirs transférés à Bruxelles.
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