À la City, bonus doublés pour éviter la surtaxe

Un bonus, vite, avant qu'il ne soit trop tard », se dit-on à la City ces jours-ci. Les banques se préparent à doubler les bonus pour que leurs employés ne soient pas touchés par la taxe exceptionnelle de 50 % (au-dessus de 28.000 euros) imposée par Londres. Pourtant, dans le même temps, une étude du CBI (patronat britannique) publiée ce lundi indique que le volume d'affaires et la profitabilité des banques en ce début 2010 risquent de reculer.Les grands établissements vont commencer cette semaine à dévoiler les bonus au titre de 2009, quand JP Morgan (très présent à Londres) présentera ses résultats vendredi. Les autres établissements suivront d'ici à début mars. Mais un sondage du « Financial Times » ce samedi auprès de dix grandes banques ne laisse guère de doute : les banquiers ne souffriront que très peu de la taxe exceptionnelle. Six des banques interrogées vont augmenter leurs bonus, afin que leurs employés touchent la somme prévue initialement, ou au moins qu'ils ne subissent qu'un effet limité de la taxe. Les quatre autres banques sont pour l'instant indécises. Aucune n'a choisi de laisser les employés subir l'intégralité de cet impôt.paradoxeL'objectif initial de la taxe n'aura donc pas été atteint. Alistair Darling, le chancelier de l'Échiquier, espérait que celle-ci pousserait les banques à choisir d'utiliser leurs liquidités pour renforcer leur capital, encore fragile, plutôt que de verser des bonus. Le contraire s'est produit, avec ce paradoxe que la taxe oblige les banques à dépenser encore plus en bonus. Cette attitude est cependant une bonne surprise pour le contribuable britannique : la taxe pourrait rapporter environ 5 milliards de livres (5,5 milliards d'euros), soit dix fois le montant estimé initialement.L'apparente ruée vers les bonus s'effectue alors que l'étude du CBI indique que la santé insolente des grandes banques ces derniers mois pourrait ne pas continuer. Le sondage du CBI, réalisé auprès des principaux établissements financiers de la City montre un quatrième trimestre morose : 32 % des entreprises affirment que leur volume d'affaires a progressé, tandis que 28 % l'ont vu baisser. Le solde (+ 4 %) est inférieur à celui du troisième trimestre (+ 7 %). Et pour le premier trimestre 2010, une majorité d'entreprises prévoit une baisse de leurs affaires. « Le rebond de l'activité des services financiers en Grande-Bretagne lors des six derniers mois ne devrait pas continuer en ce début 2010 », estime Ian McCafferty, conseiller économique du CBI. Les banques s'inquiètent notamment de la faible demande de services financiers à cause de l'économie britannique encore très fragile. Elles craignent également l'imposition d'une nouvelle régulation trop sévère. Les bonus pour l'année 2010 (payés en 2011) ne semblent pas prometteurs?n bloombergLes banquiers ne souffriront que très peu de la taxe exceptionnelle, selon le  «?Financial Times?».
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