réglementation

Les banques ne sont décidément pas égales face au tsunami réglementaire qui se prépare. Déclenchée par le G20 de Pittsburgh, en septembre, la réforme en cours du cadre prudentiel actuel, Bâle II, donnera en effet naissance d'ici fin 2012 à un nouveau système plus exigeant, que certains surnomment déjà Bâle III. Ce sérieux tour de vis pourrait coûter aux grandes banques européennes cotées 139 milliards d'euros de fonds propres, selon une étude publiée vendredi par Credit Suisse, qui souligne que les établissements français et britanniques sont particulièrement exposés. Appliquées en l'état, sur la base des bilans à fin 2009, les propositions de réforme soumises à consultation mi-décembre par le Comité de Bâle, qui réunit les principaux superviseurs bancaires de la planète, représenteraient un coût total en capital de 303 milliards. optimismeMais les analystes de Credit Suisse estiment que les banques européennes pourront dégager 78 milliards d'euros de fonds propres d'ici à 2012. Surtout, ils partent du principe que le Comité de Bâle renoncera à certaines des mesures proposées, pour un montant total de 86 milliards d'euros. Notamment celle consistant à déduire des fonds propres réglementaires le montant des participations bancaires, à l'image de celles détenues par Crédit Agricolegricole SA, l'organe central de la Banque verte, et Natixis, filiale de BPCE, dans les établissements régionaux de leur groupe à travers des certificats d'investissement. Un raisonnement qui conduit d'ailleurs Credit Suisse à se montrer optimiste sur la capacité du Crédit Agricolegricole à rester convenablement capitalisé (lire ci-contre). Compte tenu de ces ajustements, Credit Suisse estime le besoin effectif en fonds propres des banques européennes à 139 milliards d'euros à l'horizon 2012. En moyenne, leur ratio de fonds propres durs (calculé en excluant toute forme de capital hybride) chuterait ainsi de 1,5 point de pourcentage.scénario retenuMais dans le détail, le scénario retenu par Credit Suisse, qui se base sur un ratio-cible de 8 % sous Bâle III, aurait des conséquences très différentes sur les multiples établissements à l'horizon 2012 (voir graphique). Les moins exposés seraient les banques espagnoles et autrichiennes, avec un ratio moyen en baisse de seulement 0,2 %. Les établissements grecs (? 0,3 %), italiens (? 0,7 %), suisses (? 0,7 %) et scandinaves (? 0,8 %) s'en tireraient presque aussi bien. En revanche, les banques françaises et britanniques verraient leur ratio moyen chuter, respectivement, de 2,2 % et 2,1 %. « Ces banques devront soit convaincre les investisseurs qu'elles peuvent fonctionner avec un ratio moins élevé, soit prendre des mesures pour renforcer leur solvabilit頻, comme des cessions d'actifs ou des augmentations de capital.
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