L'an 2009 restera décidément une année record. Mais pas uniquement pour le formidable rebond des indices boursiers. Wall Street vient de connaître sa pire année en matière de dividendes, selon Howard Silverblatt, analyste chez Standard & Poor's Indices. En pleine crise économique et financière, les sociétés n'ont eu d'autre choix que de réduire leurs versements. Pour les actionnaires des 7.000 sociétés cotées sur les Bourses américaines, ce manque à gagner représente pas moins de 58 milliards de dollars. Et pour les sociétés du seul indice S & P 500, la baisse atteint 48 milliards de dollars par rapport aux 222 milliards distribués en 2008. Le secteur financier a largement contribué au phénomène, avec les coupes annoncées par Bank of America, Citigroup, JP Morgan ou Wells Fargo. Du coup, la contribution du secteur aux dividendes du S & P 500 est passée de 20,5 % à 9 % entre 2008 et 2009.scénario valableÀ contre-courant, 1.191 sociétés ont malgré tout augmenté leurs dividendes. Mais il s'agit là encore d'un record de faiblesse depuis 1955. Elles étaient 1.874 en 2008. Enfin, le ratio augmentations sur réductions des dividendes est tombé à son plus bas niveau depuis 1999, à 1,48.Au vu du quatrième trimestre, en très légère amélioration, le pire pourrait bien être passé. Mais il est encore un peu tôt pour se réjouir : « La reprise des dividendes sera lente et il faudra attendre jusqu'en 2012-2013 pour revenir aux niveaux de 2007 et 2008 », prédit Howard Silverblatt. Car avant de renouer avec des politiques de distribution plus généreuses, les sociétés s'assureront que leur activité reprend bel et bien. Avec 5,6 % de rebond anticipé pour 2010, le montant distribué restera inférieur de 16,6 % au niveau de 2008. Et encore. Ce scénario est valable à la condition que l'économie américaine ne connaisse pas de nouvel accès de faiblesse ou un taux de chômage supérieur au point haut de novembre 1982 (10,8 %). C. FR.

latribune.fr

10 Jan 2010, 23:46

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