Énergie

Faut-il limiter la taille des positions autorisées sur le pétrole ? La question préoccupe plus que jamais le régulateur américain, alors que les matières premières repartent à la hausse dans un bel ensemble, notamment le pétrole, qui vient de bondir de 18 % en trois semaines, à 83 dollars vendredi soir. Un rebond précoce, qui risque de surcroît de peser sur la dynamique d'une éventuelle reprise. La CFTC ? Commodities Futures Trading Commission, chargée de la régulation des marchés à terme de matières premières ? revient donc à la charge avec une réunion prévue jeudi sur le sujet, où elle proposera d'encadrer le segment de l'énergie. Les positions devraient être limitées, comme sur les matières premières agricoles, en pourcentage : la CFTC pourrait interdire de détenir plus de 20 % des contrats à terme sur une échéance. « Le problème, c'est que les principales banques présentes sur les matières premières obtiennent des exemptions. Dans ces conditions, l'évolution de la réglementation est peu efficace », assure un expert. Ainsi, la Deutsche Bank a perdu son exemption concernant les limites imposées aux matières premières agricoles, mais Morgan Stanley et Goldman Sachs les ont conservées. En 2009, les fonds adossés à des matières premières ETF (Exchange Traded Commodities) ont exercé un fort attrait auprès des investisseurs : les capitaux qui y ont été investis ont doublé, pour atteindre 30,1 milliards, contre 13,4 milliards en 2008, si l'on en croit le National Stock Exchange. Sur l'énergie, deux fonds indépendants ont attiré l'attention du régulateur : l'US NatGas et US Oil Fund (USO), deux ETF qui ont détenu jusqu'à plus de la moitié des contrats sur le gaz ou le pétrole. Inquiet de l'évolution réglementaire, le fonds USO a expliqué la semaine dernière à la SEC qu'il n'avait pas eu d'impact haussier sur les cours du pétrole. Et, de fait, le fonds a surtout eu un impact baissier sur le contrat du WTI. position gigantesqueLa taille énorme du fonds a en effet entraîné une pression vendeuse fin février, lors du roulement des positions d'une échéance à l'autre, accentuant la chute des cours du baril vers les 33 dollars (voir graphique). « Il y a eu une distorsion en raison de leur position gigantesque. Si le fonds avait autant de contrats qu'en février dernier, il pourrait aussi avoir un fort impact haussier », assure Olivier Jakob, chez Petromatrix. La question devrait recueillir toute l'attention du président de la CFTC, Gary Gensler, qui avait promis une évolution de la régulation avant? fin 2009.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.