Les normes US GAAP aux États-Unis, suivies des IFRS en Europe, ont été établies autour d'un pilier commun : la quête de juste valeur. En clair, les instances comptables voulaient faire en sorte que le bilan des entreprises cotées reflète fidèlement la réalité économique et financière. Jusqu'à ce que la crise montre les limites de l'exercice.Selon une étude menée par Ernst & Young auprès de 170 analystes, créanciers et investisseurs dans 32 pays, les sociétés auraient insuffisamment intégré les effets de la récession dans leur bilan. 49 % des sondés considèrent que les dépréciations d'actifs réalisées au cours des deux dernières années sont inférieures à leurs attentes.« Les personnes interrogées ne comprennent pas bien comment les évaluations ont été réalisées. Leurs réponses traduisent un certain manque de clarté dans l'explication de la méthodologie retenue par les entreprises », note Carole Abbey, coauteur de l'étude et associé dans le département évaluation de Ernst & Young. Certains résultats du questionnaire méritent réflexion, et paraissent pour le moins étonnants.D'après la spécialiste, « 25 % des interrogés considèrent qu'il n'existe pas de différence entre la valeur de marché et la valeur intrinsèque d'une société tandis que 21 % ne se prononcent pas ». Pourtant plus de 90 % des financiers composant l'échantillon sont « susceptibles d'utiliser des informations relatives aux tests de dépréciations d'actifs dans leurs propres travaux d'évaluation ou d'analyse ».Toujours est-il que les plus grosses capitalisations boursières de la planète pourront difficilement échapper à une séance de toilettage. Trois domaines d'activité en particulier pourraient être concernés par de lourdes dépréciations d'actifs dans les 18 à 24 prochains mois. Le secteur de l'immobilier fait presque l'unanimité (60 %), suivi par la sphère des banques et des activités de marché (58 %), puis par l'industrie automobile (34 %). Fabio Marquetty

latribune.fr

10 Jan 2010, 23:46

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