Londres met le turbo sur l'éolien

Si le projet est mené à bien, cela marquera une véritable révolution énergétique pour la Grande-Bretagne. Trente ans après le début de l'exploitation du gaz et du pétrole en mer du Nord, le pays veut désormais utiliser le vent qui y souffle pour devenir un énorme producteur d'électricité éolienne.Le pays a accordé vendredi neuf concessions en mer du Nord, à différents consortiums d'entreprises qui veulent développer d'énormes éoliennes en haute mer. Au total, celles-ci projettent de construire une capacité maximum de 32 gigawatts d'électricité d'ici à 2020, l'équivalent de vingt réacteurs nucléaires EPR. Cela représenterait le quart de la demande britannique d'électricité. D'après Downing Street, les investissements nécessaires, réalisés essentiellement par le secteur privé, seraient de plus de 110 milliards d'euros.Pour marquer le lancement, Gordon Brown, le Premier ministre, s'était entouré de deux ministres importants (Industrie et Environnement), symbolisant la double ambition de la Grande-Bretagne : d'une part, atteindre ses objectifs de production d'électricité renouvelable. D'autre part, créer un nouveau secteur industriel : Downing Street espère en effet que l'éolien représentera 70.000 emplois dans dix ans.pas de groupe françaisL'annonce de ce vendredi représente de fait la troisième étape des licences éoliennes en mer du Nord. Les « rounds » 1 et 2 ont déjà été attribués, mais ils étaient trois fois plus petits. Le « round 3 » a été attribué à des consortiums qui comprennent les allemands E. ON et RWE, les britanniques Centrica (propriétaire de British Gas) et Scottish and Southern Energy, le norvégien Statoil? Aucun goupe français n'est présent.Les difficultés pour construire ces énormes éoliennes en pleine mer sont cependant immenses. En pleine mer glaciale, avec des profondeurs qui atteignent parfois plus de 70 mètres, dans certains cas à 200 kilomètres de côtes, le défi technologique est considérable. D'autant que l'éolien en mer est une industrie toute nouvelle : à travers le monde, la capacité installée n'est actuellement que de 2 gigawatts. À elle seule, la Grande-Bretagne veut en mettre en service vingt fois plus d'ici une décennie.Les entreprises qui ont reçu les concessions sont conscientes de l'énorme chantier à venir. Elles espèrent déposer des demandes de permis de construire vers 2013 ou 2014 seulement. « La grande majorité des constructions aura lieu pendant la deuxième moitié de la décennie », estime Jim Smith, du consortium Forewind (SSE, RWE, Statoil?). La révolution éolienne devra donc encore surmonter de nombreux obstacles pour se concrétiser. Éric Albert, à Londre
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