La chute des valeurs bancaires s'accélère

La chute des valeurs bancaires s'est accentuée ce lundi. En trois séances, Dexia a décroché de 7,32 % (à 2,57 euros), la Société Généralecute; Générale de 8,17 % (à 39,33 euros), le Crédit Agricolegricole de 7,10 % (à 9,40 euros), BNP Paribas de 5,74 % (à 47,32 euros) et Natixis de 4,29 % (à 3,55 euros). En toile de fond de ce nouvel épisode de baisse : le regain d'inquiétude sur la dette des États de la zone euro, notamment le Portugal et la Belgique. Cette fois, les investisseurs s'inquiètent aussi des pistes avancées par la Commission européenne pour gérer les faillites bancaires. Bruxelles pourrait en effet donner la possibilité aux autorités de contrôle de convertir en actions ou de déprécier la dette d'une banque qui serait sur le point de faire faillite. Ces dispositons concerneraient la dette subordonnée, mais aussi la dette senior des établissements (« La Tribune » du 7 janvier). Rien d'astronomique« Cette possibilité nouvelle de perte en capital sur la dette senior des banques crée une situation de stress sur les marchés », explique Alain Dupuis, analyste bancaire chez Oddo. La tension est encore plus marquée sur le marché des dérivés de crédit (CDS), où la prime de risque des banques a renoué avec les sommets atteints début juin 2010, au plus fort de la crise des dettes souveraines. Dans un article publié ce lundi, le « Financial Times » évoquait en outre le coût que les nouvelles taxes bancaires pourraient représenter pour les banques. Selon un document de travail utilisé en décembre par le Conseil européen, la plus durement touchée d'entre elles, le Crédit Agricolegricole, devrait payer l'équivalent de 24 % de son bénéfice imposable. Plusieurs analystes ainsi qu'une porte-parole de la banque verte affirment ne pas comprendre ces chiffres. « En 2011, le groupe Crédit Agricolegricole SA [sans les caisses régionales] prévoit de payer 64 millions d'euros au titre de la nouvelle taxe. Au niveau du groupe, on devrait atteindre environ 100 millions d'euros », détaille-t-elle, soit respectivement 5,7 % et 3,6 % des résultats réalisés en 2009. Les montants évoqués par les autres banques françaises n'ont rien d'astronomique non plus. La Société Généralecute; Générale estime qu'elle devra débourser environ 70 millions d'euros en 2011. BNP Paribas ne souhaite pas communiquer sur le sujet mais l'analyste d'Oddo évoque la somme de 170 millions d'euros. Pour Natixis, qui parle d' « un montant non significatif sur ses résultats prévisionnels de 2011 », Alain Dupuis avance le chiffre de 29 millions d'euros. Enfin, Dexia serait imposée à hauteur de quelque 15 millions d'euros en France. « En Belgique l'impact de la future contribution à l'État n'est pas encore connu en raison des négociations toujours en cours entre les banques belges et les autorités », indique un porte-parole. Il y a peu, Bercy avait indiqué que la taxe bancaire rapporterait 504 millions à l'État en 2011, 555 en 2012 et 810 en 2013. Au final, son coût sera même un peu moins élevé pour les banques car elle sera déductible de l'impôt sur les sociétés.
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