Duke Energy, le troisième électricien américain, a annoncé lundi le rachat de son concurrent Progress Energy, également implanté en Caroline du Nord, pour 13,7 milliards de dollars en titres. En desservant 7,1 millions de clients, le nouvel ensemble deviendrait le plus important électricien du pays. Il alignerait également la plus importante capacité installée, avec 57.000 mégawatts.Mais surtout, avec 9 centrales nucléaires exploitées à eux deux, le nouveau groupe deviendrait le troisième opérateur nucléaire américain. « Nous devons remplacer un certain nombre de centrales électriques en fin de vie. Évidemment, le nucléaire est une option plus accessible pour une entreprise de cette taille », a expliqué hier un des dirigeants. Les deux électriciens étudient depuis des années la construction de nouveaux réacteurs. Ils ont déposé chacun deux demandes de construction et d'exploitation de réacteurs AP 1000 de Toshiba-Westinghouse. Duke a, par ailleurs, signé en juin 2009 un accord avec Areva pour étudier la construction d'un EPR.L'accès au financement est un des éléments cruciaux de la relance, attendue, du nucléaire outre-Atlantique. Pour l'heure, seul l'électricien Southern, qui se verrait souffler sa place de numéro un américain si cette opération aboutit, s'est vu décerner en février 2010 un prêt fédéral, considéré comme un préalable indispensable pour financer une nouvelle centrale nucléaire.Reste à savoir si cette opération va aboutir. Très fragmenté avec plus de 700 compagnies de distribution de gaz et d'électricité, le marché américain a vu un grand nombre d'opérations de consolidation bloquées ces dernières années. Soit par les autorités de régulation qui ont refusé par exemple la reprise de Florida Power & Light par Constellation en 2006 ou encore, la même année, après dix-neuf mois de négociations, le rachat de PSEG par Exelon.De nombreuses acquisitions ont été, en outre, repoussées par les actionnaires. Ainsi, le même Exelon a été refusé par NRG Energy mi-2009 après des mois de lutte. Un espoir pour Duke et Progress : une fusion vient d'être scellée fin 2010 entre FisrtEnergy et Allegheny Energy. Ils s'apprêtaient à devenir le numéro un américain. M.-C. L.

latribune.fr

10 Jan 2011, 23:22

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