enseignement supérieur

À l'heure où le débat fait rage sur l'ouverture sociale des grandes écoles, les études de médecine, réputées pour leur sélectivité, cherchent à aménager des voies de sortie aux 85 % d'étudiants (soit 42.500) qui échouent chaque année au concours de fin de première année. La réforme de la première année de médecine (PCEM1) doit en effet s'appliquer à la rentrée 2010. Baptisée désormais L1 Santé, cette première année de licence sera commune aux études de médecine, pharmacie, dentaire et sages-femmes. Une réorganisation « lourde à mettre en place », juge Yvon Berland, président d'Aix-Marseille II et de la commission santé de la conférence des présidents d'université. D'autant plus, note Chloé Loyez, présidente de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), que « cela va dépendre des universités, l'arrêté ministériel comportant des zones de flou qui prêtent à interprétation ».mise en place de passerellesPoint clé de cette réforme : les réorientations entre les quatre spécialités et les passerelles avec d'autres disciplines, pour les étudiants en échec. Or la mise au point de ces deux volets s'annonce problématique, constate Patrice Deteix, président de la conférence des doyens des facultés de médecine. Tout d'abord, certaines universités ne disposent pas de toutes les composantes (médecine, dentaire, etc.) et doivent s'organiser avec d'autres universités de leur territoire. De plus, la mise en place de passerelles dès le premier semestre en cas de réorientation précoce ou de redoublement différé (possibilité de passer le concours dix-huit mois plus tard après une remise à niveau en filière scientifique) n'est pas du goût des départements de sciences qui ne veulent pas récupérer tous les étudiants n'ayant pas le niveau en L1 Santé.Quant aux réorientations définitives, des discussions sont en cours avec d'autres UFR (droit, sciences économiques, etc.) « prêtes à les accueillir avec des remises à niveau », confie Patrice Deteix. Or le temps presse, puisque tout doit être bouclé d'ici la fin du semestre. Le ministère de l'Enseignement supérieur mène la concertation avec les organisations étudiantes et un deuxième arrêté doit paraître fin avril, précise-t-on rue Descartes. À plus long terme, les facultés de médecine souhaiteraient modifier l'examen d'entrée en troisième cycle (internat) et une commission nationale de l'internat et du post-internat vient d'être mise en place pour revoir le cursus du troisième cycle.
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