La CAN au-delà de la violence

Après l'horreur, le football. Enfin ce qu'il en reste. Quarante-huit heures après le mitraillage du bus de la sélection togolaise, la Coupe d'Afrique des Nations a débuté dimanche soir par la rencontre Angola-Mali. Avec un arrière-goût de sang. Trois personnes sont mortes dans l'attaque revendiquée par le Front de libération de l'enclave de Cabinda (Flec) vendredi : l'entraîneur adjoint du Togo, le chargé de communication et le chauffeur du convoi. Un bilan extrêmement lourd. Trop pour les Éperviers qui ont décidé de se retirer de la compétition, suivant les recommandations de leur gouvernement. Dimanche après-midi, un avion devait rapatrier l'ensemble de la délégation vers Lomé?Malgré ce drame, la Confédération africaine a décidé de maintenir la 27e édition de la CAN. Quinze nations, réparties en quatre groupes, vont donc s'affronter durant trois semaines pour tenter de succéder à l'Égypte. Les Pharaons, sextuples vainqueurs de l'épreuve, auront à c?ur de conserver leur trophée. Mais la tâche s'annonce ardue. Malgré un groupe à leur portée (Nigeria, Mozambique, Benin), les joueurs d'Hassan Shehata ne sont pas au mieux depuis leur défaite face à l'Algérie en match d'appui pour la qualification à la Coupe du monde 2010. Et s'ils parviennent à surmonter leur traumatisme pour se sortir des poules, ils devront se mesurer à des adversaires autrement plus coriaces en quarts de finale. Au premier rang desquels le Cameroun et surtout la Côte d'Ivoire. Emmenés par un Didier Drogba en pleine forme, les Éléphants entendent bien renouer avec les sommets, dix-huit ans après leur unique sacre continental. Pour cela, ils devront s'extraire d'un groupe à trois (avec le Ghana et le Burkina Faso) orphelin du Togo. Un groupe qui disputera ses rencontres à Cabinda, cette enclave pétrolifère, coincée entre la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville, théâtre de violences entre les séparatistes et les Forces armées angolaise depuis l'indépendance de l'Angola en 1975. Une terre d'insurrection sur laquelle les Togolais ont vécu l'enfer.menace terroriste Le secrétaire général du Flec, Rodrigues Mingas, a répété ce dimanche que de nouvelles actions armées pourraient avoir lieu durant la CAN. « Les membres du gouvernement sont venus nous apporter leur soutien, tempère Vahid Halilhodzic, le sélectionneur de la Côte d'Ivoire. Rester était la bonne décision à prendre. Il ne faut pas que le terrorisme l'emporte. Personnellement, je n'ai pas peur de jouer à Cabinda. » Un avis que tous ne partagent pas. « Je ne veux pas y aller », a déclaré sur RFI Mamadou Bagayoko, l'attaquant du Mali, qui doit se déplacer à Cabinda pour la troisième journée de poules.à moins de six mois du Mondial sud-africain, la menace terroriste plane sur le ballon rond. Dans ce pays également pointé du doigt pour son insécurité, les dirigeants ont multiplié les déclarations rassurantes. « Nous prendrons toutes les précautions nécessaires », a notamment affirmé Danny Jordan, le président du comité d'organisation du Mondial 2010. n afpUn soldat togolais en faction à Cabinda devant la résidence qui devait abriter les équipes du groupe B (Côte d'Ivoire, Ghana, Burkina Faso et Togo, qui est forfait).
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