Le Portugal pèse de tout son poids sur l'euro

Alors que la semaine s'annonce chargée en émissions de dettes « périphériques », l'euro a continué à baisser face au dollar ce lundi malgré la détente intervenue sur les marchés obligataires européens. En fin d'après-midi, la monnaie unique s'échangeait aux alentours de 1,2950 dollar, après avoir atteint dimanche soir sur les marchés asiatiques 1,2867 dollar, son plus bas niveau depuis la mi-septembre. Ce nouvel accès de faiblesse de l'euro a une fois de plus été nourri par les spéculations des intervenants autour de l'annonce imminente d'un plan pour sauver le Portugal, souvent considéré comme le prochain pays à devoir se tourner vers l'UE et le FMI pour trouver un soutien financier.Bien que les autorités françaises et allemandes aient démenti faire pression sur Lisbonne pour accepter un plan d'aide similaire à celui de l'Irlande, les informations avancées ce week-end par le quotidien allemand « Spiegel » selon lesquelles Paris et Berlin estiment que le pays sera sous peu incapable de se refinancer ont pesé sur la monnaie unique. « Il est important de noter à ce stade qu'un plan de sauvetage du Portugal pourrait échouer à diminuer la pression sur l'euro », estiment les experts de Citigroup. « D'une part, le risque de contagion dans la zone euro est supérieur à celui précédant le sauvetage de l'Irlande », et un plan de soutien « ne pourrait [le] diminuer de façon durable car la baisse des fonds disponibles sous le FESF [le fonds de sauvetage de 440 milliards d'euros créé en mai, Ndlr] rendra plus difficile un éventuel sauvetage de l'Espagne », expliquent-ils.Après être monté jusqu'à 7,18 %, le taux à 10 ans portugais a certes baissé ce lundi de 8 points de base, à 7,01%, un niveau que nombres d'experts estiment désormais incompatible avec un refinancement pérenne de la dette de Lisbonne. Cette légère détente est intervenue après que des rumeurs de marché aient prêté à la BCE une intense activité d'achats de dette sur les marchés secondaires ce lundi dans le cadre de son programme de soutien aux marchés de dette, qui totalisent désormais 74 milliards d'euros compte tenu des 113 millions acquis la semaine dernière. Si le taux à 10 ans irlandais baissait de son côté de 14 points à 8,93 % en fin d'après-midi, le taux espagnol se distinguait en revanche en augmentant de 3 points, à 5,54 %, non loin du pic de 5,67 % atteint le 30 novembre.« Nous continuons à penser que l'Espagne peut résister seule », estiment les experts de Deutsche Bank, car le pays « a beaucoup plus de marge de manoeuvre » que le Portugal. Ce dernier « devra émettre massivement sur les quatre premiers mois de l'année pour éviter une forte détérioration de sa trésorerie », ajoutent-ils. Lisbonne et l'euro passeront un test majeur mercredi lors de l'émission de titres de dette à 4 ans et 10 ans. La Grèce émettra mardi des obligations à 6 mois, tandis que l'Italie et l'Espagne réaliseront jeudi leurs premières émissions à long terme de l'année.
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