Début de parcours en fanfare pour la dette émise par l'UE pour sauver l'Irlande

Lancé mercredi dernier, le premier emprunt de l'Union européenne (UE) destiné à financer l'aide à l'Irlande continue d'attiser les convoitises. Sur le marché secondaire, où s'échangent en seconde main les titres émis sur le marché primaire, les 5 milliards d'euros obligations à 5 ans placées par la Commission européenne pour le compte de l'UE ont vu leur prix s'apprécier en raison de la demande soutenue des investisseurs. « Les investisseurs qui sont arrivés trop tard pour se faire servir des titres ou n'ont pas été suffisamment servis sont venus les jours suivants sur le marché secondaire. Les flux acheteurs ont été significatifs jeudi et vendredi derniers », explique Frédéric Gabizon, responsable des marchés primaires obligataires chez HSBC, qui a dirigé l'émission aux côtés de Barclays Capital, BNP Paribas, et Deutsche Bank.Grand succèsOuvert officiellement mercredi matin à 9 h 00, le livre d'ordre avait totalisé 20,8 milliards d'euros en seulement 45 minutes, soit un ratio de couverture très élevé de 4,16 euros demandés pour un euro émis. Conséquence, de nombreux investisseurs sont revenus les jours suivants pour augmenter la part de l'emprunt dans leur portefeuille en acquérant des titres cédés ou empruntés par les banques mandatées par l'UE pour mener l'émission et animer le marché. Ou en rachetant des positions spéculatives d'investisseurs désireux de constater leurs bénéfices.Placées mercredi à un taux de 12 points de base au-dessus du swap de référence, les titres ont en effet clôturé vendredi à 2 points au-dessus du swap et évoluaient à ce même niveau lundi en milieu d'après-midi. Soit une baisse de 2,59 % à 2,4 % du rendement des obligations, qui évolue en sens inverse des prix. « L'émission a été un grand succès et traduit la crédibilité de l'Europe, du plan de sauvetage et de l'euro. Si les investisseurs avaient des doutes sur le crédit de l'Union européenne, la demande ne serait pas aussi massive », souligne Frédéric Gabizon. Le mouvement confirme aussi l'attrait des investisseurs pour ce papier relativement nouveau dans le paysage obligataire européen. L'UE n'était en effet venue ces deux dernières années sur les marchés de dette que dans le cadre du financement des problèmes de Balances des paiements des pays membres de l'UE n'ayant pas adopté la monnaie unique.« Nous avons participé à l'opération car elle offre une occasion de se diversifier tout en bénéficiant d'une notation AAA et de solides garanties », explique Nicolas Forest, stratégiste taux chez Dexia AM. « Les titres offrent un portage intéressant du fait de la prime offerte sur les obligations françaises et allemandes, et ils permettent en outre de ne pas dépendre du risque spécifique à un seul pays », ajoute-t-il. Ce lundi, le taux des obligations à 5 ans allemandes et françaises s'établissait ainsi en fin d'après-midi à respectivement 1,79 % et 2,10 %.Sauf surprise, l'appétit des investisseurs devrait à nouveau être au rendez-vous pour la première émission du fonds de sauvetage de la zone euro créé en mai dernier. Chargé de collecter le solde de l'aide européenne à Dublin, il émettra fin janvier environ 5 milliards d'euros. J. B.
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