Dans l'industrie, les dégâts de la crise ne sont pas effacés

Certes, l'économie française est dans une phase de reprise économique. On ne peut que s'en réjouir. En revanche, celle-ci n'est pas encore en mesure d'effacer les dégâts causés par la crise la plus importante subie par la France et les pays industrialisés depuis la fin de la seconde guerre mondiale. C'est notamment le cas dans l'industrie.Selon les statistiques fournies par l'Insee ce jeudi, la production manufacturière, hors industries extractives (énergie, eau...) et construction a augmenté de 5,3 % sur un an en décembre. Mais elle est actuellement inférieure de 8,9 % au pic de septembre 2008.Dans un contexte de reprise molle de la demande en zone euro qui accueille les deux tiers des exportations tricolores, plusieurs secteurs peinent à redémarrer, comme les industries agricoles et alimentaires (+1,8 % sur la période) quand certains souffrent toujours. La production dans le raffinage a chuté de 15,2 %.Pas le droit à l'erreurD'autres se sont distingués par leur dynamisme. On peut citer la production d'équipements électriques (+7,1 % sur un an en décembre) et le matériel de transports (+4,9 %), porté par le rebond de 5,9 % dans l'automobile. Mais ce secteur emblématique de l'industrie française reste fragile. « La fin de la prime à la casse et la déprime de la consommation en Europe suggèrent que l'activité devrait encore ralentir puis baisser au cours des prochains mois. Plus que jamais, l'industrie automobile française se trouve face à un virage décisif : Renault ou PSA n'ont pas le droit à l'erreur dans leurs nouveaux modèles de véhicules s'ils veulent résister à la crise du marché qui s'annonce sur le Vieux Continent », annonce Alexander Law chez Xerfi.Problème, ce manque de vigueur de la reprise risque de se prolonger si l'on en juge par l'activité dans le secteur des biens d'investissements. Si celle-ci a été plutôt dynamique en décembre (+1 % par rapport à novembre), « ce mouvement manque encore d'envergure pour annoncer une vraie sortie de crise : en volume nous n'attendons pas plus de 3 % pour l'investissement des entreprises cette année. Après la purge de la récession, c'est bien trop peu», estime l'économiste. F. Pi.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.