Fonctionnaires : bras de fer entre Woerth et les syndicats

Faute de parvenir à se faire entendre du gouvernement, les syndicats de la fonction publique ont décidé de pratiquer la politique de la chaise vide. Sept organisations (Unsa, FSU, CGT, FO, CFDT, Solidaires et CFTC) ont, en effet, choisi de ne pas se rendre, ce jeudi, au Conseil supérieur de la fonction publique. Seule la CGC ne s'associe pas au boycott de cette instance consultative, mais étape obligée avant la publication de décrets.En ne se rendant pas à Bercy, les syndicats espèrent que le gouvernement tiendra enfin compte de leur opposition aux décrets liés à la mobilité des fonctionnaires. Deux textes devaient être examinés ce jeudi. Le premier, particulièrement sensible, prévoit qu'un fonctionnaire dont le poste aura été supprimé et qui refusera trois propositions de reclassement pourra être mis en disponibilité d'office. Une procédure qui s'apparente, aux yeux des syndicats, à un licenciement et remet en cause le statut des agents publics. « Dans les services en cours de restructuration ou qui le seront demain, ce décret risque de concerner des milliers d'agents. Or, nos critiques n'ont pas été entendues. Au contraire, le gouvernement en a rajouté dans la provocation », note Anne Balthazar, la secrétaire générale de FO Fonctionnaires. Loin d'apaiser les esprits, les interventions d'Éric Woerth et de François Fillon ont mis, la semaine dernière, de l'huile sur le feu. Le ministre du Budget et de la Fonction publique avait estimé que « cela ne vaut pas polémique » et que « cela ne correspondrait qu'à quelques cas de figure ». Le Premier ministre avait assuré que « les fonctionnaires auront plus de garanties qu'ils n'en avaient dans la législation précédente ».Tension accrue En demandant aux syndicats de valider aussi ce jeudi un texte instaurant des entretiens individuels, en lieu et place de la traditionnelle notation, et en annonçant son souhait de signer un accord-cadre sur l'intéressement collectif, l'exécutif a pris le risque d'accentuer la tension. Pour l'instant, en boycottant le Conseil supérieur de la fonction publique, les syndicats ont opté pour une action symbolique. Le gouvernement peut, en effet, décider d'en réunir un nouveau très rapidement. Mais une nouvelle intersyndicale se tiendra au niveau interprofessionnel le 15 et chez les fonctionnaires le 16, dans la foulée du sommet social. Faute de signe du chef de l'État, les syndicats pourraient décider de monter d'un cran dans leurs actions... Agnès Laurent
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