L'assurance européenne s'unit contre Solvabilité 2

Il faut arrêter l'engrenage ». Tel est le sens de la campagne lancée ce mercredi par les assureurs commerciaux européens, unis face aux « dérives » de Solvabilité 2. Le secteur avait pourtant soutenu le vote de cette directive en avril 2009, car elle proposait un cadre prudentiel enrichi par une approche économique des risques et un volet « qualitatif » mettant l'accent sur la gestion des risques et la transparence. Mais depuis, sous prétexte de tirer les leçons de la crise, le comité des régulateurs européens de l'assurance (Ceiops), censé éclairer la Commission sur les mesures d'application de la directive, a durci les paramètres qui régissent les besoins en fonds propres des assureurs. En l'état actuel, Solvabilité 2 impliquerait ainsi, au minimum, « une charge de capital supplémentaire de 30 à 50 % », alors même que l'assurance a « remarquablement bien résist頻 à la crise, souligne le Comité européen des assurances (CEA), qui publie un rapport alarmiste (lire ci-contre). Jugée « absurde », cette situation affecterait les assurés, mais aussi la croissance économique, car les assureurs jouent les rôles clés d'absorbeurs des risques, et d'investisseurs de long terme.paramètres moins sévèresLa profession se tourne donc vers la Commission, qui doit fixer d'ici avril ou mai les paramètres de la cinquième et dernière étude d'impact, prévue cet été. Avec l'espoir que Bruxelles accepte de s'éloigner de l'avis du Ceiops pour revenir à des paramètres moins sévères, tels que ceux que le secteur avait testé en 2008 lors de la quatrième étude d'impact, qui avait conclu à une solvabilité suffisante. à défaut, les assureurs prolongeront leur campagne jusqu'en novembre, date à laquelle la Commission est censée arrêter les mesures d'application de la directive, dont la date d'entrée en vigueur est fixée, non sans ambiguïté, au 31 octobre 2012. « Notre objectif est d'élever le débat du niveau technique au plan politique, en alertant sur les dangers potentiels pour l'économie », explique la directrice du CEA, Michaela Koller. Outre la présentation de son rapport, le CEA compte sensibiliser les grands argentiers européens, qui ont encore leur mot à dire dans le paramétrage des mesures d'application. n
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