CDS  :  le bon sens enfin  !

Une fois de plus, les produits dérivés sont dans le collimateur. Comme à chaque krach financier. Jusqu'ici, l'affaire fut toujours classée sans suite. Mais, cette fois-ci, les CDS (« credit default swaps »), le plus important marché de dérivés, organisé par ses propres acteurs dans une totale opacité, vivent leurs derniers jours de liberté. Tout d'abord parce que la crise a jeté un sérieux doute sur la théorie de l'efficience des marchés et l'intérêt de l'innovation financière, à l'exception, rappelle Paul Volcker, du distributeur automatique de billets... Ensuite, parce que les CDS se sont attaqués, certes indirectement, à forte partie, les États eux-mêmes. Non seulement cette couverture contre le risque de défaut (bien théorique pour une dette souveraine) renchérit le coût des emprunts par les États, mais surtout, elle fragilise, par effet de contagion, tous les pays endettés, des plus faibles aux plus forts. Il était donc temps de réagir. Les hommes politiques sont vite montés au créneau, suivis par les régulateurs. Et quelques règles de bon sens semblent enfin devoir s'imposer pour éviter de revoir une prime de 400 points de base sur une dette qui ne fera jamais défaut ! En Europe, on envisage ainsi d'interdire les ventes à découvert de CDS souverains en l'absence de tout collatéral. Aux États-Unis, les autorités privilégient la transparence et la compensation du marché. Les deux approches se complètent plutôt qu'elles ne s'opposent. Elles se rejoindront lors d'un prochain G20. Les États montreront ainsi leur capacité à agir contre « la spéculation » tout en réduisant le coût de leur dette. Mais ils ne doivent pas, pour autant, oublier le principal message de cette crise : eux aussi sont comptables d'une plus grande transparence dans leur comptabilité publique [email protected]@latribune.frpar Éric Benhamou
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