Nexter tente de se propulser à l'international

Nexter ou la petite entreprise qui monte dans l'armement terrestre. C'est à la fois vrai et faux, le groupe public Giat Industries ayant quand même dévoré, à partir de 2004, 1 milliard d'euros de recapitalisation pour solder la gestion calamiteuse des années 90. Aujourd'hui la chrysalide, devenue Nexter, affiche une santé économique et financière éclatante, qui pourrait même faire pâlir certains de ses concurrents. Et ce malgré la crise. Pour sa quatrième année d'existence, le groupe a enregistré en 2009 une hausse de sa marge opérationnelle, à 47 millions d'euros, soit 16,6 % du chiffre d'affaires (887 millions, en progressions de 53 % par rapport à 2008). Pas mal pour une entreprise qui revient du néant et qui servira, au titre de 2009, un dividende de 32 millions à l'Etat.très ambitieuxNexter fait sienne la maxime « l'appétit vient en mangeant ». Absent ou presque des marchés internationaux depuis très longtemps, le groupe public y refait ses premiers pas, certes timides, pour trouver des relais de croissance avec trois produits à offrir : le VBCI (véhicule de combat d'infanterie), le canon autotracté Caesar et le véhicule hautement protégé de 12/13 tonnes, Aravis. L'an dernier, il a réalisé 15 % de ses commandes à l'export (193 millions) sur un total de 1,28 milliard d'euros, dont 570 millions au titre du plan de relance. Ce qui le place encore loin des standards de groupes comme DCNS, EADS ou Thales. Pour autant, il se montre ambitieux en visant « dans une première étape à court terme 30 à 35 % » des commandes, a estimé le nouveau PDG de Nexter Philippe Burtin.Le groupe table sur « une affaire par an », notamment grâce au VBCI avec lequel il concourt sur des appels d'offres de l'ordre de « 500 millions à 1 milliard d'euros ». A commencer par l'Espagne, où l'armée veut acheter 300 véhicules blindés 8x8. Nexter s'est allié avec un petit groupe barcelonais, GTD, qui a pris 20 % d'une société commune qui porte l'offre. En outre, il envisage de créer une deuxième chaîne d'assemblage de VBCI en Espagne. Nexter a aussi remis mardi une offre avec Volvo en Suède (113 unités) et nourrit des espoirs en Arabie saoudite, en Grande-Bretagne et au Canada, un pays qui s'intéresse aussi à l'Aravis (300 véhicules). Nexter y implanterait une deuxième chaîne d'assemblage. Michel Cabirol
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