Vifs remous au sein de Generali

Un an après le départ mouvementé d'Antoine Berhneim qui, malgré ses 85 ans, avait cherché à rester jusqu'au bout à la présidence du groupe d'assurances, le colosse de Trieste n'a pas recouvré la sérénité. Entre claquements de porte et attaques personnelles, l'entreprise est au contraire entrée dans une nouvelle période de secousses et d'incertitudes. Au point que la requête des procureurs italiens qui, le 2 mars, qui ont réclamé huit ans de réclusion pour le très puissant président Cesare Geronzi dans le cadre du scandale Cirio, n'est apparue que comme le dernier acte d'une situation déjà très confuse. Selon le parquet de Rome, l'ancien patron de la Banca di Roma aurait été complice du krach, en 2002, du groupe agro-alimentaire qui a englouti la fortune de milliers de petits épargnants lesquels avaient acquis des obligations Cirio sur les conseils de la banque. L'intéressé continue d'affirmer sa « confiance » dans une issue positive du procès. Mais l'affaire affaiblit le président de Generali qui est aussi sous la menace d'une interdiction de gestion de toute entreprise commerciale pendant dix ans. Le verdict est prévu pour le mois de mai prochain. Reste que Cesare Geronzi, âgé de 76 ans, est déjà l'objet des critiques ouvertes du patron de Tod's Diego Della Valle qui l'a accusé d'être pêle-mêle « ridicule », « indapaté » et de s'occuper de ses « intérêts personnels ». Membre du conseil d'administration de Generali, l'entrepreneur toscan accuse en substance Cesare Geronzi de vouloir contrôler personnellement la société et cela à travers son puissant réseau de relations financières et politiques. « Je ne suis en conflit avec personne. Il règne une grande harmonie au sein de Generali » a répliqué Cesare Geronzi tentant de désamorcer les polémiques. Mais Diego Della Valle n'a pour l'heure pas désarmé.Participations multiplesDans le même temps, le très puissant patron de Luxottica, Leonardo Del Vecchio a confirmé en coulisses que les désaccords à la tête de Generali étaient substantiels. Fin février, il a remis sa démission du conseil d'administration: « Je n'étais pas en mesure d'avoir une influence sur les décisions stratégiques ». Mais de préciser : « Geronzi n'a rien à voir dans ma décision. De toute façon, désormais il n'a aucun pouvoir ». Au-delà des querelles de personnes, c'est l'orientation de Generali qui est maintenant en jeu. Faut-il conserver voire renforcer les participations multiples (par exemple au sein du groupe éditorial RCS) ou bien se recentrer, comme le souhaite Diego Della Valle, sur les activités stratégiques ? Robert Lavé
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