La reprise britannique encore « trop fragile »

Le débat budgétaire va à l'évidence peser lourd dans la prochaine campagne électorale britannique. Dans un discours à Canary Wharf, à la City, Gordon Brown a donné ce mercredi un premier aperçu du budget que son gouvernement présentera dans deux semaines, le 24 mars. Avec un message : il est encore trop tôt pour réduire fortement les déficits.« La reprise est encore à ses débuts et elle demeure fragile », estime le Premier Ministre britannique. Reprenant la principale ligne d'affrontement contre les conservateurs ? qui restent favoris pour les élections ?, il affirme qu'une baisse des déficits dès cette année étoufferait l'économie. Paradoxalement, cela rendrait ensuite la baisse des déficits encore plus difficile. « Nous faisons face à la tempête, et ce n'est pas le moment de nous retourner. »Gordon Brown, dont le parti bénéficie depuis quelques jours d'une spectaculaire remontée dans les sondages par rapport aux Conservateurs, reconnaît cependant que son pays a besoin de réduire son déficit public, qui sera de plus de 12 % cette année. Son gouvernement va d'ailleurs passer une loi s'engageant à réduire de moitié le déficit d'ici quatre ans.Une mesure symboliqueC'est dans cette logique qu'il a annoncé un gel des salaires des plus hauts fonctionnaires. Tous ceux payés plus de 65.000 euros ne percevront aucune augmentation l'année prochaine. Le geste est cependant essentiellement symbolique, touchant moins de 5 % des fonctionnaires. D'ici 2013, la mesure devrait permettre d'économiser 3 milliards de livres, alors que le déficit atteindra 178 milliards cette année. Les autres fonctionnaires devraient bénéficier, eux, d'une hausse de salaire inférieure à 1 %.Gordon Brown a profité de son discours pour dévoiler quelques-unes des mesures qui seront annoncées lors du budget. L'une d'entre elle concerne l'énergie, et au premier chef EDF. Le Premier ministre britannique prévoit ainsi la création d'une « nouvelle structure pour stimuler les énergies nucléaires et propres ». Or, c'est EDF, depuis son rachat de British Energy en 2008, qui doit construire les premières centrales nucléaires en Grande-Bretagne. Si Gordon Brown n'a pas détaillé la mesure qu'il présentera le 24 mars, sa déclaration semble plutôt rassurante pour l'entreprise française.
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