Colas mène la danse

Une lumière brûlante. Des tableaux sublimes. Sur la scène du Théâtre de la Ville à Paris, le 4 mars dernier, le chorégraphe britannique d'origine bangladeshi Akram Khan convoquait toutes les figures de l'Orient, des « derviches tourneurs » de Turquie aux guerriers de Xian en Chine, en passant par les Bouddhas afghans de Bamyan. Et c'était d'une beauté à couper le souffle. Au point de provoquer une « standing ovation » à la fin du spectacle. Tapi dans la salle, ce soir-là, un homme exultait plus que les autres. Car Hervé Le Bouc, PDG de Colas, filiale du groupe Bouygues, assistait à la matérialisation du mécénat de son entreprise pour la compagnie du chorégraphe.Rien ne prédestinait Colas à soutenir Akram Khan. Jusqu'en 2008, la société, leader dans le domaine de la route, concentrait ses actions de mécénat sur la peinture, passant chaque année commande à une vingtaine d'artistes. L'arrivée d'Hervé Le Bouc en 2008 permet l'ouverture de nouveaux horizons, telles la musique et la danse. Le violoncelliste français Gauthier Capuçon et la danseuse allemande Alexandra Bansch sont les premiers à bénéficier de l'aide de la structure « Colas en scène » nouvellement créée. Et l'on conseille au nouveau PDG de rencontrer Akram Khan. Coup de foudre réciproque.« Nous nous sommes beaucoup parlé, beaucoup écoutés, se souvient Hervé Le Bouc. Et nous avons tout de suite compris que nous pouvions faire des choses ensemble parce que nous partageons les mêmes valeurs d'excellence, d'innovation, de recherche de talent et de diversité. » Le chorégraphe ne dit pas autre chose. « Ma génération a connu des innovations technologiques sans précédents avec l'iPhone, l'iPod, l'iTune. Mais la seule chose que j'entends dans tout ça, c'est ?I? (je). Or moi, ce qui m'intéresse c'est le ?nous?, un concept justement développé par Colas. »La société a donc décidé d'apporter une aide de quelque 100.000 euros par an à la compagnie du danseur. « Cela nous donne une liberté extraordinaire, explique ce dernier. Et surtout la possibilité de passer plus de temps en studio. »Mais ce mécénat ne s'arrête pas à un simple chèque. Akram Khan et sa troupe se sont intéressés au domaine de compétence de Colas, visionnant des films et des documentaires sur l'univers de la route. Et nul ne s'étonne aujourd'hui du titre donné à son dernier spectacle « Vertical Road ». « Nous, nous créons de l'illusion, confie le chorégraphe. Colas crée de la réalité. » Akram Khan est en tournée les 19-20 et 21 avril à la Maison de la danse à Lyon et les 23 et 24 mai à Nantes. www.akramkhancompany.et
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