L'or propulsé vers de nouvelles cimes

Les 1.500 dollars pour une toute petite once de 31 grammes ne sont plus bien loin. Vendredi, le métal jaune s'est offert un quatrième record consécutif sur le marché au comptant (1 476,40 dollars) comme sur le marché à terme (1 475,60 dollars). Des niveaux jamais constatés en dollars, même si la valeur réelle de l'or corrigée de l'inflation atteignait des niveaux supérieurs à 2. 500 dollars par once en 1980. Le parcours du métal avait entre-temps été tortueux, avec un plancher à 250 dollars en 1999, et une lente remontée, depuis. « Les investisseurs prennent conscience du fait que l'or a pris entre 10 à 15 % sur les dix dernières années... et que tous les motifs sont réunis pour que ça continue ! » constate Béatrice Coquelin, gérante à la Financière de la Cité. Entre les émissions successives de dettes des banques centrales et le recul du dollar par rapport aux autres monnaies, tous les éléments sont réunis pour que le métal continue de progresser. Le dernier record constaté vendredi s'explique aussi par des angoisses multiples pour les investisseurs, surgies des États-Unis notamment où la question de vote du budget monopolisait l'actualité tout en plombant le dollar. La santé fragile des finances publiques de plusieurs états européens est également de nature à renforcer l'attractivité de l'or. La hausse de l'or s'explique aussi par l'arrivée de nouveaux intervenants sur le marché. En Inde et en Chine, la demande des particuliers a fortement progressé, soit de 26 et 66 % respectivement en 2010. Le premier fond donnant accès à l'or comme investissement a été lancé en janvier dernier en Chine : le « Lion Fund » représente déjà un milliard de dollars d'actifs, investi dans des fonds adossés sur l'or hors du pays. Le fonds a contribué à l'envol des encours des produits investis sur les matières premières. liens étroits avec le pétroleSelon ETF Securities, les produits diversifiés, qui correspondent à des fonds adossés à plusieurs matières premières, ont connu leur plus forte progression au premier trimestre 2011, en recrutant 5,2 milliards d'actifs en sus. Et « si l'on regarde le ratio historique entre l'or et le pétrole, l'once est encore peu chère » assure Béatrice Coquelin, qui s'interroge toutefois sur les capacités du métal à résister à la baisse si le baril se mettait à décrocher. Ce qui est loin d'être le cas dans l'instant : le brent de la mer du Nord a franchi 126 dollars vendredi pour la première fois depuis l'été 2008. Mais tous les experts estiment que le baril supporte actuellement une prime de risque de 15 à 20 dollars liée à la guerre en Libye et l'instabilité du Moyen-Orient. Cette prime pourrait progressivement disparaître en cas d'apaisement de la situation, ce qui pourrait conduire l'or à la baisse. Les experts de Standard Bank anticipent également de la volatilité, notamment durant le mois d'avril, dans l'attente de la conférence du premier trimestre de la Fed notamment.
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