Le PS tente d'échapper au piège grec

Jean-Christophe Cambadélis est l'un des principaux lieutenants de Dominique Strauss-Kahn. Aux côtés de Martine Aubry, il est aussi secrétaire national à l'Europe et aux Relations internationales. Au coeur donc du dilemme posé aux socialistes français. Peut-on applaudir l'austérité en Grèce et contester le gel des dépenses de l'État en France ? Une question compliquée par le fait que le champion actuel de la gauche française, Dominique Strauss-Kahn, est directeur général du FMI et donc en partie à l'origine du vent d'austérité qui souffle sur l'Europe.Lundi, Jean-Christophe Cambadélis a répondu aux critiques qui se sont fait entendre, notamment à la gauche du PS. « Est-ce que Dominique Strauss-Kahn est l'auteur du plan de rigueur en Grèce ? Non. Il est accompagnateur », a-t-il lancé sur RTL. Avant de préciser : « Quel que soit le candidat de la gauche (en 2012), il devra bien gérer. Mais on peut faire autre chose, autrement. Il y a une alternative politique dans ce pays. »François Hollande, lui aussi présidentiable, reconnaît que la partie n'est pas facile à jouer. Mais, s'il refuse de trop promettre, pour ne pas faire courir le risque aux socialistes d'être « culbutés en deux semaines et non plus en deux ans comme après 1981 », l'ancien patron du PS juge que la gauche peut arriver à se faire entendre en défendant une politique de « réformes justes » et un véritable « plan de redressement des finances publiques ». escarmouches Dans ce contexte, Martine Aubry apparaît en retrait. Le calendrier du PS pèse sur sa stratégie. Si les socialistes ont adopté il y a quinze jours la matrice consensuelle de leur projet pour 2012, l'équilibre au sein de la direction du parti est difficile à maintenir. Des escarmouches ont déjà eu lieu sur les retraites ou la fiscalité. Or tout affrontement entre Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry, les alliés du congrès de Reims, est à proscrire avant l'ouverture des primaires, au printemps 2011. D'un autre côté, la première secrétaire du PS doit ménager ses alliés de l'aile gauche, au premier rang desquels le porte-parole du parti, Benoît Hamon. La semaine dernière, un proche de Benoît Hamon, Razzye Hammadi, représentait le PS à un meeting « unitaire » de la gauche pour « la défense des retraites ». « Moi qui suis un social-démocrate classique, j'ai du mal à admettre cet énorme grand écart » entre l'appel du PS à Dominique Strauss-Kahn et la fréquentation du NPA d'Olivier Besancenot, s'est emporté le maire PS de Quimper, Bernard Poignant. Dilemme...
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.