Duel Verts-CDU pour diriger la Rhénanie-du-Nord

Au lendemain des élections de Rhénanie-du Nord-Westphalie, la couleur du futur exécutif régional restait incertaine. Car si le parti conservateur obtient, avec 34,6 % des voix, 6.200 votes de plus que le SPD (34,5 %), les deux grands partis auront 67 députés chacun au Landtag de Düsseldorf, le parlement régional. Or, en raison de l'entrée dans ce parlement de Die Linke, les Verts, grands vainqueurs du scrutin, ne sont pas en mesure d'apporter suffisamment de voix pour former une coalition majoritaire, ni à la CDU, ni au SPD. Il faudra donc ou bien en passer par une alliance à trois, ou bien en revenir à la traditionnelle solution de dernier recours : la grande coalition entre la CDU et le SPD. Les Verts tentent désormais d'éviter cette dernière option. S'ils refusent une alliance « Jamaïque » avec la CDU et le FDP, qui feraient d'eux les « sauveurs » de la coalition sortante, ils ont proposé au FDP une coalition « feu tricolore » avec le SPD. Cette option était ce lundi la plus évoquée, notamment par l'ancien candidat à la chancellerie social-démocrate Frank-Walter Steinmeier qui estimait qu'elle avait des « chances » de voir le jour. L'alternative pour les Verts et le SPD serait une alliance avec Die Linke, mais ce parti est encore à leurs yeux trop radical, et lui-même peu enclin à participer au gouvernement. Une coalition « feu tricolore » sera également difficile à former, car les libéraux, qui ont durant la campagne repoussé cette option, ont des discours fort éloignés des positions du SPD et des Verts, notamment en termes fiscaux et énergétiques.En face, la CDU réclame une grande coalition, seule chance pour elle de demeurer aux affaires. Mais les négociations entre les deux grands partis risquent de buter sur le nom du futur ministre président. La CDU pourrait réclamer ce poste en raison de sa courte avance, mais le SPD dispose de plus d'alternatives et estime que le recul de dix points accusé par les conservateurs les discrédite. Sigmar Gabriel, chef fédéral des sociaux-démocrates, a ainsi envoyé un message à la tête de liste régionale Hannelore Kraft l'assurant que « le résultat doit conduire à ce qu'elle devienne ministre président ». C'est donc un vrai concours de beauté qui est à l'oeuvre entre CDU et Verts, concours dont l'arbitre est en partie le SPD. En tout cas, l'issue des négociations sera suivie de près outre-Rhin car elle permettra d'établir, dans l'optique des élections générale de 2013, quelles combinaisons sont aujourd'hui possibles dans le complexe jeu à cinq de la politique allemande. n
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