La sécheresse s'installe là où on ne l'attend pas

Depuis mi-juillet, les arrêtés préfectoraux pour limiter la consommation d'eau se sont multipliés. Au 6 août, 46 départements étaient touchés par la sécheresse. Mais étonnamment, cette année, les départements les plus touchés sont l'Eure, l'Ille-et-Vilaine ou l'Oise alors que le Var, et le Vaucluse sont épargnés. Une inversion géographique des tendances que confirme Météo France : « La situation est atypique cette année, précise Michel Schneider, climatologue à Météo France. La sécheresse touche surtout les départements au nord d'un axe Bordeaux-Nancy, habituellement les plus humides, alors que le Sud-Est est moins sec que d'habitude. » Des circonstances qui s'expliquent par de fortes précipitations dans le Sud-Est en mars et avril tandis qu'elles étaient faibles dans le Nord-Ouest au printemps et n'ont pas permis de recharger suffisamment les ressources d'eaux superficielles (barrages, rivières, etc).Certains départements de Bretagne et toute la Normandie (Manche exceptée), classés au niveau maximal de crise, ont pris des mesures drastiques : interdiction d'arroser entre 8 heures et 20 heures, de remplir sa piscine ou de laver sa voiture. Les professionnels sont aussi concernés : « Les agriculteurs n'ont plus le droit de pomper dans les cours d'eaux superficielles, note Sylvain Thuleau, de la DDT de l'Eure (Direction départemental des territoires). Mais on essaye de ne pas bloquer le processus économique. » exceptionsAinsi de nombreuses exceptions sont prévues pour les agriculteurs dont les besoins en eau ne sont pas réductibles (maraîchage, légumes et fruits, horticulture, etc). La sécheresse aura malgré tout des répercussions importantes pour les producteurs. En Ille-et-Vilaine, le premier département laitier de France, les récoltes de fourrages, qui nourrissent le bétail, pourraient être un tiers inférieures à la normale. Cette situation, assez exceptionnelle pour ces départements, se fait de moins en moins rare. « On constate des épisodes de sécheresse assez répétés, comme en 2003 et 2005, rappelle Alain Priol, directeur adjoint de la DDT d'Ille-et-Vilaine. C'est très préoccupant. »
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