La Fed mobilisée face à la reprise molle

Face au ralentissement de la reprise, la réunion de la Fed américaine a donné ce mardi raison à ceux qui anticipaient de nouvelles mesures de soutien à l'économie. Le communiqué publié ce mardi soir à l'issue de la réunion de la Réserve fédérale (FOMC) a pris acte d'un marché du travail toujours difficile et de la stagnation des dépenses de consommation, dans un contexte d'inflation toujours « contenue ». Sans surprise, la Fed a maintenu le taux des fed funds dans la fourchette de 0 % à 0,25 % en vigueur depuis décembre 2008, s'engageant à nouveau à conserver des taux d'intérêts très bas pour « une période prolongée ». Surtout, l'institution a annoncé la reprise de ses achats d'obligations d'État et de titres hypothécaires, qui ont totalisé 1.550 milliards de dollars entre mars 2009 et mars 2010. Mais il s'agit simplement d'un premier pas. La Fed va ainsi réinvestir en bons du Trésor les remboursements et les intérêts des obligations hypothécaires qu'elle détient. Comme il le fait depuis le début de l'année, le président de la Fed de Kansas City, Thomas Hoenig, a voté contre les résolutions de la Fed, estimant que la mention de « période prolongée » est conterproductive, tandis que la reprise des achats d'actifs n'était en accord avec les objectifs de l'institution. Reprise momentanée du dollarDepuis plusieurs semaines, les statistiques décevantes ont encouragé les intervenants à parier sur de nouvelles mesures « d'assouplissement quantitatif » pour stimuler l'économie et combattre le spectre de la déflation. Le ton des responsables de la Fed les y a incités également. Fin juillet, le président de la Fed, Ben Bernanke, avait noté devant le Congrès des « perspectives économiques inhabituellement incertaines ». Tout en ajoutant qu'aucune nouvelle action n'était à l'ordre du jour, il avait détaillé les options à la disposition de la Fed. Outre une visibilité accrue sur le calendrier de relèvement du taux des fonds fédéraux et la baisse du taux de rémunération des réserves des banques, pour les obliger à prêter, il avait fait mention de la reprise de ses achats d'obligations.Le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, a conforté ces anticipations en déclarant le 30 juillet que « tout le monde au Comité est totalement d'accord avec l'idée que nous prendrons d'autres mesures si les choses vont mal ». Conséquence : dans le sillage de l'annonce des 131.000 postes détruits par l'économie américaine en juillet, le rendement des obligations à 2 ans américaines s'est détendu vendredi à un nouveau record historique de 0,4977 %, tandis que le rendement à 10 ans a touché lundi son plus bas niveau depuis le 21 avril 2009, à 2,8039 %. Signe des incertitudes sur les vélléités de la Fed, qui ne veut pas non plus apparaître pessimiste sur la croissance, le mouvement s'était néanmoins inversé mardi après-midi, les rendements obligataires remontant tandis que le dollar, écorné par cette nouvelle utilisation de la planche à billet, se reprenait face à l'euro, qui passait un instant sous 1,31 dollar.
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