Alors que s'approche la réunion du G20 de Pittsburgh et que le dollar donne à nouveau des signes de faiblesse, la Chine se rappelle au bon souvenir des protagonistes du nouvel ordre financier mondial. Sous une forme pour le moins originale qui, au premier abord, ferait presque penser à un canular. Dans une lettre ouverte à Ben Bernanke, publiée dans les pages éditoriales du « Wall Street Journal », le ministre des Finances chinois commence par féliciter le président de la Réserve fédérale de sa reconduction à la tête de la banque centrale américaine pour un nouveau mandat de quatre ans et le congratuler pour l'éloquence de ses derniers discours. Et d'affirmer qu'il a rassuré les autorités de Pékin qui ont pris la décision d'investir plus de 1.000 milliards de dollars en titres libellés en dollars. Ce qui ressemble jusque-là à une tentative de réconciliation vire alors à la diatribe, lourde de menaces. « Nous avons été surpris et inquiets de votre décision d'acheter des bons du Trésor, une façon pour des politiciens irresponsables » de monétiser la dette publique. Et de continuer sur le même ton : « Nous avons donc décidé de protéger nos avoirs en dollars et d'acheter de l'or ou des matières premières dont les cours monteront si le dollar baisse. Vous aurez remarqué que le baril est repassé au-dessus de 71 dollars et l'once d'or au-dessus de 1.000. Tout investisseur de notre gabarit procéderait à cette diversification, au cas où la Fed maintiendrait une politique monétaire extrêmement accommodante pour une période prolongée. Nous ne cesserons de vendre nos actifs en dollars que lorsque nous aurons l'assurance de votre détermination à durcir les conditions de crédit. » Ce n'est rien d'autre qu'une injonction à protéger le dollar par une rémunération plus attractive. On attend avec intérêt la réponse de l'inculpé? Isabelle Croizard

latribune.fr

11 Sept 2009, 1:48

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